Compostage : « Mastoc » mais « utiles », ces nouvelles poubelles débarquent sur nos trottoirs

Déchets Dans plusieurs métropoles comme à Nantes, le déploiement des « points d’apport volontaires » est bien lancé et parfois bien visible

Julie Urbach
Entre 2.000 et 2.500 poubelles vont être installées à Nantes d'ici à début 2024. Ces points d'apport volontaires sont choisis par de plus en plus de métropoles.
Entre 2.000 et 2.500 poubelles vont être installées à Nantes d'ici à début 2024. Ces points d'apport volontaires sont choisis par de plus en plus de métropoles. — J. Urbach / 20 Minutes
  • Pour permettre la valorisation des biodéchets des habitants, plusieurs métropoles optent pour les « points d’apport volontaires », des bornes où l’on peut venir déverser ses épluchures et restes de repas.
  • Comme à Lyon ou Strasbourg, ces poubelles d’un nouveau genre débarquent en nombre dans les différents quartiers de Nantes. Et sur les trottoirs, « on ne peut pas les manquer ».

L’une a été fixée au sol à l’entrée d’une résidence, deux autres près de l’arrêt de bus, encore trois au bout de la rue… Depuis quelques semaines, les habitants du quartier Doulon-Bottière à Nantes voient pousser sur les trottoirs de nouvelles poubelles par centaines. « Ah, ça, il y en a partout, confirme Laurianne, qui en a compté pas moins de huit sur le court trajet qui la ramène chez elle. Vu comment elles sont mastoc, on ne peut pas les manquer. Mais au moins, il y a de quoi en contenir des épluchures ! »

Alors que la loi demande aux collectivités de fournir une solution de tri des biodéchets à leurs habitants à partir du 1er janvier 2024, ça bouge dans certaines grandes villes. A Nantes et dans plusieurs métropoles, plutôt en avance sur la question et donc particulièrement observées, c’est la solution des « points d’apports volontaires » qui a été choisie pour les différents quartiers, hors centre-ville.

Les bornes sont parfois installées par trois. Nantes métropole en a compté une pour 50 foyers.
Les bornes sont parfois installées par trois. Nantes métropole en a compté une pour 50 foyers. - J. Urbach / 20 Minutes

D’ici au printemps 2024, près de 2.500 bennes blanches et marron à pédale vont donc se déployer aux quatre coins de la Cité des ducs pour recevoir les restes alimentaires des habitants, qui en produiraient 45 kg par an. « Ce n’est pas très beau, mais ça peut être intéressant, juge une habitante croisée rue du Croissant. Comme pour tout, on s’habituera ! » A Lyon, le mouvement est le même : la millième borne vient d’être inaugurée, avec un objectif de rapidement doubler.

Un collecteur pour 50 foyers

En test depuis plusieurs années à Nantes nord, le système aurait déjà fait ses preuves. D’après Mahel Coppey, vice-présidente en charges des déchets à Nantes métropole, quatre tonnes sont déjà collectées chaque semaine dans ce quartier puis acheminées vers une plateforme de compostage à Vallet, dans le vignoble nantais. Et les erreurs de tri seraient minimes (environ 5 %) d’où la volonté de généraliser le service, et de renforcer encore le maillage, quitte à ce qu’il puisse sembler excessif.

« On a démarré à un point d’apport pour 65 foyers, mais pour un réel service utile et de proximité, on est passé à un point pour 50, explique-t-on à Nantes métropole. La signalétique est volontairement marquée pour qu’on les remarque, que les habitants s’emparent de ce nouveau geste. Les emplacements ont été choisis pour leur visibilité tout en répondant à des règles d’implantation assez strictes, pour ne pas gêner le cheminement piéton par exemple. » A titre de comparaison, dans la métropole de Strasbourg, 1.800 collecteurs seront installés d’ici à 2025, à raison d’un pour environ 300 habitants.

Pour aider à convertir les Nantais, des seaux hermétiques accompagnés d’un petit guide sont en cours de distribution (ou disponibles dans les mairies de quartier concernées) par des agents, ce qui permettra de stocker ses épluchures chez soi avant de toutes les jeter d’un coup. La collectivité veut également rassurer sur le « système antinuisible » installé au fond des bennes, qui seront vidées une fois par semaine et « nettoyées régulièrement » notamment l’été.

Sur l’ensemble de la métropole, les déchets alimentaires représentent un gisement potentiel de 29.000 tonnes par an. Le coût de la collecte de ces biodéchets (calculé grâce à l’expérimentation menée à Nantes-Nord) est de 11 euros par an et par habitant.