Rennes : Son incinérateur à l’arrêt, la métropole va continuer à exporter ses déchets
Poubelles la vie Plus vieil équipement de France, l’usine de valorisation énergétique de Villejean subit un chantier qui doit s’arrêter
Le chantier devait durer dix-huit mois pour une facture globale dépassant les 135 millions d’euros. Tout sauf anodin. Entamé en avril 2022, l’arrêt forcé de l’incinérateur de Villejean devait prendre fin à la fin de l’année 2023 avec de beaux fours tout neufs et un système d’évacuation des fumées entièrement retouché. Ça, c’était sur le papier. La réalité se révèle plus compliquée. Dans un communiqué diffusé ce vendredi, Rennes Métropole a annoncé la suspension des travaux menés sur les chaudières du plus vieil incinérateur de France. Le problème ? Une bataille d’experts autour de « l’interprétation de la directive européenne sur les équipements sous pression », détaille la métropole.
Nul doute que cet accroc va peser dans le calendrier de travaux. « Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la durée du report de livraison de l’équipement », prévient la collectivité. L’enjeu est pourtant de taille. D’abord parce que l’usine de valorisation énergétique ne pourra peut-être pas produire ni chauffage ni électricité cet hiver. Inauguré en 1968, l’équipement fournit de l’énergie à l’équivalent de 20.000 personnes. Mais aussi parce qu’en l’absence de son incinérateur, Rennes va encore devoir exporter ses déchets.
Depuis le 1er avril 2022, la capitale bretonne achemine ses poubelles en Bretagne et dans les régions limitrophes. Le vice-président de la métropole délégué aux déchets Laurent Hamon avait reconnu cependant que le bilan carbone de l’opération ne serait « pas très bon » notamment en raison du transport routier. La métropole, qui a d’ordinaire très peu recours à l’enfouissement (3 % des déchets) voit 20 % de ses poubelles être enterrées pendant cet arrêt forcé.