Marineland : Un expert nommé pour ausculter deux orques à la « santé délétère », selon One Voice

CETACES La demande de l’association, déboutée en première instance, a été validée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence ce jeudi. Selon la direction de Marineland, « cette expertise neutre devra permettre de présenter enfin des faits précis »

Fabien Binacchi
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Une orque dans son bassin, à Marineland (Archives)
Une orque dans son bassin, à Marineland (Archives) — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
  • Déboutée en première instance, en juin 2022, l’association One Voice a finalement obtenu ce jeudi que Moana, 12 ans, et d’Inouk, 24 ans, deux orques de Marineland, soient auscultées par un expert indépendant.
  • La décision, une « victoire pour la justice » d’après l’ONG, devrait « contribuer à faire bénéficier [à ces cétacés] d’une vie loin des spectacles et des bassins bétonnés ».
  • « Cette expertise neutre devra permettre de présenter enfin des faits précis, objectifs et vérifiables et non pas basés sur des rapports établis par des militants anti-captivité n’ayant jamais examiné les animaux », estime au contraire la direction du parc marin d’Antibes.

La justice l’a décidé : le parc Marineland devra se soumettre à une expertise indépendante sur la santé de deux ses quatre orques. Débouté en première instance, en juin 2022, l’association One Voice a finalement obtenu ce jeudi que Moana, 12 ans, et d’Inouk, 24 ans, soient auscultées par un vétérinaire nommé par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Les deux mâles souffriraient notamment de « lésions sous-dermiques […] très préoccupantes » et demanderaient « une prise en charge vétérinaire urgente », selon elle.

La décision, une « victoire pour la justice » d’après l’ONG, devrait « contribuer à faire bénéficier [à ces cétacés] d’une vie loin des spectacles et des bassins bétonnés », espère-t-elle. Au contraire, pour la direction de Marineland, « cette expertise neutre devra permettre de présenter enfin des faits précis, objectifs et vérifiables et non pas basés sur des rapports établis par des militants anti-captivité n’ayant jamais examiné les animaux », a-t-elle réagi dans un communiqué transmis à 20 Minutes.

« La douleur est continue », selon des experts cités par One Voice

One Voice indique avoir produit à la cour « des rapports d’expertise des [vétérinaires] Ingrid Visser, Naomi Rose et David Perpinan mettant en évidence l’état de santé délétère des deux mâles les plus âgés du groupe, accompagnés de vidéos des orques et des bassins ». « La pulpe des dents d’Inouk est à vif à force de ronger le béton du bassin » et « d’après les scientifiques, la douleur est continue », appuie l’association qui milite pour que les quatre orques de Marineland soient transférées en mer, dans un sanctuaire.

Avant l’été, elle avait assuré que le zoo marin d’Antibes envisageait, au contraire, de les transférer dans un autre parc au Japon, en prévision de l’application de la loi du 30 novembre 2021 qui interdira la captivité en France dès 2026. Interrogée par 20 Minutes, la direction reconnaissait alors « étudier plusieurs possibilités de relocalisation » sans toutefois « confirmer » ni « infirmer » la thèse de One Voice.

En attendant, Marineland « se mettra à disposition des services de l’Etat et fournira à l’expert nommé par la justice l’ensemble des documents et pièces demandés afin de prouver son professionnalisme et son engagement vis-à-vis des animaux dont il a la responsabilité », assure sa direction. « Les équipes animalières et vétérinaires spécialisées en faune sauvage et les équipes techniques auront à cœur de démontrer la qualité des programmes comportementaux et alimentaires, ainsi que des soins apportés aux orques et à la qualité de l’eau », a-t-elle aussi précisé.