Lacanau : La start-up Kahe Surf lance un moteur électrique « trois en un » pour bateau

Après le surf électrique, le pod électrique pour kayak ou paddle, voici le moteur électrique pour (petit) bateau. Après cinq ans de R & D, la start-up de Lacanau (Gironde) Kahe Surf étoffe sa gamme. Son petit dernier, le POD 600, présenté au Cannes Yachting Festival cette semaine, est attendu au Grand Pavois de La Rochelle, du 20 au 25 septembre. Sa présentation s’accompagne en plus d’un partenariat avec un leader du semi-rigide, Zodiac, qui proposera des packs, avec certains de ses modèles directement équipés du moteur du POD 600.

Pour les autres embarcations, ce petit moteur de 4,5 kg a vocation à remplacer les moteurs thermiques des petits bateaux. « C’est un moteur capable de pousser des embarcations jusqu’à 600 kg de charge, comme des semi-rigides avec cinq personnes à bord, explique Nicolas Quendez, ingénieur et cofondateur de Kahe Surf. Avec cet outil nous visons des embarcations de type annexes ou embarcations de pêche, qui ne sont pas des bateaux très profilés. » Son autonomie pour ce type de bateau devrait être de l’ordre d’une heure.

En prévente au prix de 895 euros

Mais l’innovation majeure du POD 600, par rapport aux autres moteurs du marché, est qu’il s’agit d’un produit trois en un, qui peut se détacher en une minute pour équiper un paddle, un kayak ou un float tube, et se transformer en moteur sous-marin pour faire du snorkeling ou de la balade aquatique jusqu’à cinq mètres de profondeur. Dans ces deux configurations, l’autonomie devrait durer jusqu’à cinq, six heures.

Le POD 600 sera commercialisé courant 2024 au prix de 1.295 euros (moteur seul), mais il est proposé en prévente au prix de 895 euros. « Nous visons une production de 500 unités pour démarrer, mais peut-être aurons-nous la bonne surprise d’atteindre les 1.000 ou 1.500 unités » annonce Christian Ollier, deuxième cofondateur de Kahe Surf.

Plus de 100.000 moteurs électriques vendus

La jeune entreprise entend avec son innovation participer à la décarbonation d’un secteur encore très majoritairement équipé en thermique. « Remplacer du thermique par de l’électrique est bien entendu vertueux, puisque cela génère zéro dérive d’hydrocarbure dans l’eau, zéro émission dans l’air, et zéro bruit », soutient Christian Ollier.

« Il y a un vrai enjeu de transition énergétique dans le secteur du bateau », assure Yannick Wileveau, président de l’Association française pour le bateau électrique (AFBE). « Pour des questions de respect de l’environnement, nous avons besoin de remplacer les petits moteurs thermiques par des moteurs électriques. Et pour tous ces bateaux type petits hors-bord, annexes, semi-rigides, où on va être sur des utilisations de 200, 300 heures par an, l’électrique convient parfaitement. »

Plusieurs sites sensibles, essentiellement des lacs, n’autorisent d’ailleurs plus que la navigation de bateaux électriques, pour des questions environnementales. Le marché du moteur électrique est d’ailleurs « très porteur, depuis plusieurs années déjà » puisque l’on a « largement dépassé les 100.000 moteurs vendus, avec des augmentations de 30 à 50 % par an ». De grandes marques comme Mercury ou Yamaha l’ont d’ailleurs, elles aussi, investi.

Une batterie éco-conçue

Il n’empêche que si un moteur électrique ne rejette pas d’émissions, la conception de la batterie, et de ses éléments en lithium, est souvent pointée du doigt. « Sur ce point, nous avons opté pour une solution exigeante de batterie non soudée, donc démontable, réparable, recyclable », annonce Nicolas Quendez.

Kahe Surf s’est en effet allié à une autre start-up locale, bordelaise celle-ci, Gouach, qui propose une batterie éco-conçue et réparable. Se basant sur une étude effectuée sur des centaines de batteries en fin de vie et démontrant que près de 80 % des composants étaient encore en parfait état de fonctionnement, Gouach a développé une batterie dont les composants défectueux peuvent être remplacés. « Et elle accepte en plus des éléments lithium recyclés », souligne Nicolas Quendez.