Pollution plastique : L’ONU appelle à « faire plus » pour mettre fin au « désastre »

urgence La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans

20 Minutes avec agences
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Le plastique jonche Port-Bouet à l'extérieur d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, le vendredi 2 juin 2023.
Le plastique jonche Port-Bouet à l'extérieur d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, le vendredi 2 juin 2023. — Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

Mettre fin au « désastre de la pollution plastique ». C’est le souhait des Nations unies qui ont appelé ce lundi à « faire plus » dans ce domaine, à l’occasion de la Journée mondiale pour l’Environnement qu’accueillait cette année Abidjan, en Côte d’Ivoire.

430 millions tonnes chaque année

« La façon dont le monde produit, consomme et dispose du plastique a créé un désastre […]. Nous devons en faire plus », a affirmé la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen. « Nous l’utilisons avec abondance et de façon inutile : les pailles, les verres, les sacs, les protections pour le transport des marchandises. Il y a beaucoup à faire au niveau des Etats mais aussi du secteur du transport », a-t-elle ajouté à l’AFP.

La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans pour atteindre plus de 430 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Une première version d’un futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigée d’ici novembre, en vue d’un texte définitif fin 2024, selon une résolution adoptée par 175 pays la semaine dernière à Paris.

Un fléau important en Afrique

La Journée mondiale pour l’Environnement qui fêtait son 50e anniversaire lundi, se tenait à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire où la pollution plastique, comme dans de nombreuses grandes villes du continent africain, est un fléau important. « En Afrique, pourquoi nous avons tant de plastique ? Parce que les gens n’ont pas d’eau potable alors ils en achètent en sachets ou en bouteille. Pourquoi y a-t-il autant de déchets dans les rues ? Parce qu’il n’y a pas d’infrastructure de collecte », a déploré Inger Andersen, saluant toutefois l' « ouverture au dialogue » des autorités ivoiriennes sur le sujet.



En 2013, le gouvernement ivoirien avait décidé d’interdire la production, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques. Mais la mesure reste très peu appliquée dans le pays. Les deux tiers de la production mondiale de plastique ont une faible durée de vie et deviennent des déchets après une ou quelques utilisations. Quelque 22 % sont abandonnés (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature), et moins de 10 % sont recyclés.