Deux-Sèvres : Un phénomène de « saturation visuelle » justifie le rejet d’un parc éolien
ENVIRONNEMENT La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé le rejet d’un projet de parc éolien sur les communes de Saint-Varent et Saint-Généroux dans les Deux-Sèvres
- L’annulation d’un projet de parc éolien par le préfet des Deux-Sèvres, a été confirmée par la cour administrative d’appel de Bordeaux.
- Cette nouvelle installation de dix éoliennes aurait entraîné un « phénomène de saturation visuelle » pour les habitants de ces communes déjà bien encerclés par les éoliennes, estime la cour.
- Un total de 83 éoliennes sont en effet construites, autorisées ou en cours d’instruction dans un périmètre de vingt kilomètres autour de ces deux communes.
Le parc éolien de trop. La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé dans un arrêt du 30 mai, le rejet par le préfet d’un projet de parc éolien composé de dix éoliennes sur les communes de Saint-Varent et Saint-Généroux dans les Deux-Sèvres. Motif : cette nouvelle installation entraînerait un « phénomène de saturation visuelle » pour les habitants de ces communes déjà bien encerclés par les éoliennes.
La cour d’appel devait se prononcer sur une demande d’annulation d’un arrêté préfectoral de 2020, qui avait rejeté la demande de la société Saint Varentais Energies de lancer ce projet.
« Effet barrière »
« Procédant à une analyse très circonstanciée des impacts visuels du projet éolien, la cour relève que, dans un rayon de 20 kilomètres autour de celui-ci, un total de 83 éoliennes sont construites, autorisées ou en cours d’instruction et que, dans un rayon de 5 kilomètres, ce ne sont pas moins de 29 éoliennes qui seront à terme implantées à l’est et à l’ouest de la commune de Saint-Généroux sur une distance d’environ 3,5 km » expliquent les magistrats dans un communiqué. « La cour constate que la covisibilité de l’ensemble de ces éoliennes provoque un effet barrière entraînant un phénomène de saturation visuelle. »
Le fait que la visibilité des éoliennes serait réduite au centre du bourg de Saint-Généroux, en raison de l’encaissement du village, « n’empêche pas la cour de considérer qu’une atteinte anormale est ainsi portée aux conditions de vie des habitants par l’effet de suroccupation de l’horizon, à l’entrée et à la sortie du village, qui s’impose à eux de manière permanente et incontournable. »
En raison de ce phénomène de saturation visuelle, la cour « juge que le préfet a pu fonder son refus sur l’atteinte portée à la commodité du voisinage » et rejette ainsi la demande d’annulation de l’arrêté préfectoral.