Réchauffement climatique : Des enfants portent les noms de lieux en danger aux Îles Marshall

MICRONESIE Les habitants y voient un moyen pour leur enfant de conserver un lien avec le territoire, même s’ils quittent le pays

20 Minutes avec agence
Les Îles Marshall devraient voir la majorité de leur territoire inondée chaque année d'ici 2055, ont estimé des experts. Photo d'illustration.
Les Îles Marshall devraient voir la majorité de leur territoire inondée chaque année d'ici 2055, ont estimé des experts. Photo d'illustration. — SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les îles Marshall, un archipel de Micronésie, dans l’océan Pacifique nord, font partie des pays les plus directement menacés par les conséquences du réchauffement climatique. Le territoire est régulièrement frappé par des inondations dues à la montée des eaux et les périodes de sécheresse se multiplient. Des habitants ont choisi de rendre hommage aux sites les plus en danger en donnant leurs noms à leurs enfants, raconte The Guardian.

Un couple de Marshallais a par exemple appelé sa fille Elenak, comme la deuxième plus grande île du pays, et son fils Tarlan, un des atolls proches d’une barrière de corail. La poétesse la plus connue de l’île et l’un des principaux responsables du territoire ont quant à eux appelé leur fille Peinam, nom d’un site local. Des études ont montré que l’archipel pourrait manquer d’eau potable en 2035 et voir la majorité de sa surface inondée chaque année d’ici 2055.


Des difficultés environnementales mais aussi économiques


La tradition veut que les noms donnés aux enfants soient ceux de leurs ancêtres. Si certaines familles ont décidé d’y déroger, c’est parce que, outre les problèmes environnementaux, les îles Marshall connaissent des difficultés économiques. Le taux d’emploi est bas, tout comme les revenus. L’organisation économique et sociale du pays s’est par ailleurs dégradée. Les habitants sont nombreux à quitter leur pays, notamment pour aller s’installer aux Etats-Unis.



En 2021, la population s’élevait à 43.594 personnes, contre 53.158 dix ans auparavant. Beaucoup de parents imaginent que leurs enfants émigreront, ce qui a également poussé certains à leur donner le nom d’un lieu marshallais. « S’ils devaient partir, s’ils décidaient de devenir citoyen d’un pays étranger, ils seront toujours reliés à ce pays », a témoigné la mère d’Elenak et Tarlan.