Et si l’élevage de lapins dans les vergers facilitait l’exploitation agricole ?
AGRICULTURE L’institut de recherche agronomique expérimente, dans la Drôme, les bénéfices de l’élevage de lapins au sein de vergers
On connaissait les poules dans les vignes pour réduire l’utilisation d’herbicides et la présence d’insectes. Et si la basse-cour s’enrichissait prochainement de lapins ? La proposition est très sérieuse puisqu’elle a été validée par l’Inrae, l’Institut national de la recherche agronomique.
D’habitude, le rongeur à grandes oreilles est redouté par les jardiniers qui mettent en place tout un tas de subterfuges afin qu’il ne vienne pas grignoter les salades. Sauf qu’en réalité, les scientifiques français se sont rendu compte que les lapins savaient aussi bien nettoyer le pied d’un arbre fruitier qu’un outil habituel. En d’autres termes, cela permettrait de réduire le travail mécanique des sols.
Effets gagnant-gagnant
L’expérimentation réalisée par l’Inrae, dans le département de la Drôme, a consisté à vérifier si un élevage au sein de vergers pouvait produire des effets gagnant-gagnant. « Le postulat de départ était que l’arbre peut offrir une protection aux lapins contre la prédation, face aux aléas climatiques - froid ou excès de chaleur - mais aussi enrichir le milieu dans lequel évolue l’animal comparé à une prairie classique », explique la revue spécialisée L’Oise agricole.
Il s’agit ici de démontrer qu’une autre forme d’élevage est possible, en l’occurrence au sein des vergers, afin de proposer de meilleures conditions pour le bien-être de ces animaux. Le résultat est également positif pour les vergers qui se sont enrichis d’éléments nutritifs grâce à la présence des lapins, avait indiqué l’Inrae dans ses premières conclusions en 2021. Un suivi expérimental a ensuite été mené à l’automne, tandis que l’institut de recherches prévoit de rendre un avis définitif à la rentrée prochaine.