Animaux fantômes, vétusté… Que va devenir le zoo de Montpellier ?
ENVIRONNEMENT La mairie a dévoilé son plan pour réinventer le parc de Lunaret
- Depuis plusieurs années, le zoo de Montpellier n’est pas aussi flamboyant qu’il ne l’a été. Les installations sont vétustes, et beaucoup d’animaux sont partis.
- La ville de Montpellier a dévoilé son plan pour réinventer le zoo de Lunaret, qui va être englobé dans un vaste parc, avec Montmaur ou la base de Lavalette.
- Quant aux animaux, il n’est pas question d’héberger des animaux à qui le climat méditerranéen ne convient pas. La ville veut tenir compte du bien-être animal.
Quiconque s’est baladé, ces dernières années, au zoo de Lunaret, à Montpellier (Hérault) a eu la même impression : le parc est tristoune. Beaucoup d’animaux ne sont plus là. Et les badauds non plus. Les services de l’Etat ont même sévèrement pointé, ces dernières années, la vétusté de certaines de ses installations. Mais le zoo de Montpellier n’est pas mort. La ville, qui en a la gestion, a même de grands projets pour Lunaret. Elle a distillé, jeudi, quelques éléments de son plan, pour que le zoo retrouve de sa superbe.
D’abord, il n’est plus question de songer à l’avenir du zoo seul. Désormais, la commune parle d’un « Grand parc de Lunaret », avec l’actuel parc animalier, la réserve du Lez, le parc Méric, la base de Lavalette et le bois de Montmaur, qui seront tous reliés par des cheminements, sur près de 172 hectares. « Un poumon vert incroyable, au nord de la ville », se félicite le maire, Michaël Delafosse (PS). Une équipe d’architectes, West 8 Urban et Landscape Architecture, est chargée de plancher sur ce vaste chantier. A la fin de l’année 2024, on devrait pouvoir accéder au zoo depuis le bois de Montmaur. Et en 2025, c’est la ligne 5 du tramway qui desservira le futur grand parc, avec trois stations (CNRS-Lunaret, Plan des Quatre seigneurs-Bois de Montmaur et Agropolis).
« Ce n’est pas Disneyland ! »
Et les animaux, alors ? La commune veut se concentrer sur « ses missions de conservation et de médiation scientifique et culturelle ». Si de nouveaux pensionnaires débarquent au parc, la mairie tiendra compte « des contraintes climatiques, dans le respect du bien-être animal ». Si le climat méditerranéen ne convient pas à une espèce, elle n’a rien à faire là, estime la ville de Montpellier. Pas question d’héberger des espèces qui nécessiteraient d’avoir des bâtiments chauffés à 40° ou trop climatisés. Pas de panda roux, donc. « Nous ne mettrons pas des animaux dans des enclos s’ils sont dans des situations de danger, ça non ! Ce ne sera pas la course aux espèces qui n’ont pas vocation à être ici, assure Michaël Delafosse. Ce n’est pas Disneyland, ici. »
Par ailleurs, si le périmètre du zoo sera légèrement réduit, les enclos seront « retravaillés », indique la ville de Montpellier, et accueilleront, lorsque la cohabitation est envisageable, plusieurs espèces, au lieu d’une à la fois, comme c’est le cas aujourd’hui. Pour se rapprocher, un peu, de leurs milieux naturels d’origine. Un grand enclos pour les animaux africains, notamment les girafes, est à l’étude, d’autant que le climat montpelliérain a tendance à s’approcher, de plus en plus, au climat sahélo-saharien. Mais les lions resteront seuls, eux, dans un enclos largement agrandi.
Un Hôpital de la faune sauvage
Enfin, un hôpital de la faune sauvage ouvrira également, à l’entrée du zoo, en 2025. Cette clinique pour les animaux permettra d’accueillir et de soigner des hérissons, des renards, des oiseaux ou des rapaces blessés, avant de les relâcher dans la nature.
Pour porter ce vaste projet au zoo, une nouvelle directrice a été nommée : Marine Baconnais. Elle a œuvré dans bon nombre de zoos, mais a aussi été auxiliaire vétérinaire à la SPA, et a travaillé à la LPO. Le profil idéal, pour ce zoo de demain, que la ville souhaite imaginer.