Cet oiseau a volé 13.560 km sans boire, sans manger ni se poser

MIGRATION La barge rousse a établi un record du monde homologué par le Guinness Book des records

20 Minutes avec agence
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La migration de la barge rousse est perturbée par les activités humaines (illustration).
La migration de la barge rousse est perturbée par les activités humaines (illustration). — Tim Bowman / U.S. Fish and Wildlife Service

Un jeune oiseau a volé pendant onze jours et onze nuits, sans boire ni manger pour rallier l’Ouest de l’Alaska (Etats-Unis) à la Tasmanie (Australie). Tout au long de ces 13.560 km, cette barge rousse née en 2022 n’a ni bu ni mangé. Elle ne s’est pas non plus posée une seule fois, établissant ainsi le record du plus long vol direct pour un oiseau, indique Franceinfo ce vendredi. Sa performance a d’ailleurs été officialisée par le Guinness Book des records.



Si elle n’est pas la seule à avoir emprunté ce trajet pour rejoindre l’Australie, « 234684 », son identifiant, est l’unique barge rousse ayant couvert la distance sans s’alimenter. L’oiseau a progressé à une vitesse moyenne de 50 km/h. Cet exploit remarquable est en fait nécessaire pour la survie de l’animal, a expliqué l’ornithologue Maxime Zucca. En effet, sur le parcours, « il n’y a pas de lieu pour refaire des réserves de graisse, même si l’on trouve quelques atolls ». Ce long vol sans pause permet aussi à l’animal de limiter les risques de maladie.

Un jeûne pour préparer son vol

Pour réaliser une telle prouesse, les barges rousses d’Alaska se préparent en amont. Dès la mi-août, elles se dirigent vers le delta du Yukon pour trouver de quoi se nourrir en quantité nécessaire pour faire augmenter leur poids de 50 %. Une fois cet objectif atteint, elles réalisent un jeûne afin d’atrophier les organes liés à l’alimentation, qui ne sont pas nécessaires au vol. Pendant son vol effectué entre 3.000 et 5.000 m d’altitude en fonction des vents, l’oiseau opte pour un sommeil unihémisphérique. Celui-ci concernant qu’une moitié du cerveau et permettant à l’autre de fonctionner.



Cette migration est cependant rendue plus complexe par les activités humaines. Le réchauffement climatique provoque en effet un bouleversement des lieux de vie des barges rousses. Le phénomène pousse les animaux à migrer beaucoup plus tôt pour pouvoir nourrir leurs petits avec des diptères de type cousin. Face à une telle situation, les oiseaux ont de plus en plus de mal à s’engraisser correctement, avec à la clé une plus forte mortalité au cours des longues migrations.