Climat : L’escale d’un brise-glace russe en Afrique du Sud inquiète les militants

Exploration L’exploitation des ressources fossiles est interdite en Antarctique

20 Minutes avec AFP
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L'Akademik Alexandre Karpinski au mouillage au Cap.
L'Akademik Alexandre Karpinski au mouillage au Cap. — RODGER BOSCH / AFP

Quelle est la finalité de la mission de l’Akademik Alexandre Karpinski, brise-glace russe arrivé samedi au Cap, en Afrique du Sud ? Selon les médias russes, le navire est en route vers le Pôle Sud dans le cadre d’une mission scientifique lancée fin 2022, et appartient à la Polar Marine Geosurvey Expedition, une filiale de la société d’exploration minière publique russe RosGeo. 

De quoi faire craindre que « l’exploitation sera la prochaine étape » après l’exploration des richesses du sous-sol, alerte la porte-parole de l’ONG Extinction Rebellion Jacqui Tooke. Un petit groupe de militants écologistes s’est rassemblé dimanche au port du Cap en scandant : « Non aux énergies fossiles, ne touchez pas à l’Antarctique, non à la guerre ».

Un « devoir moral » ? 

L’exploitation du sous-sol (minerais, gaz, pétrole) est interdite en Antarctique par le Protocole de Madrid de 1991 avec, notamment, des mesures pour la protection de sa flore et de sa faune, la prévention de la pollution marine, le contrôle du tourisme et la gestion des déchets. RosGeo a pour sa part démenti vouloir explorer les ressources australes : les activités de RosGeo « sur le continent de l’Antarctique et dans les mers voisines sont de nature exclusivement scientifique », a déclaré samedi un porte-parole au journal russe Kommersant.

Affirmant que le brise-glace utilisait le Cap « comme rampe de lancement pour des missions en Antarctique depuis plus de 20 ans », la militante de Greenpeace Elaine Nills a estimé que « l’Afrique du Sud (avait) le devoir moral (…) de ne pas permettre ce genre d’activité dans un domaine très sensible sur le plan écologique ».

L’Afrique du Sud, critiquée pour sa position « neutre » et son refus de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, a franchi un nouveau cap la semaine dernière en se disant « amie » de la Russie. Le brise-glace est d’ailleurs arrivé en Afrique du Sud juste après une visite dans le pays du ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov. Pretoria a aussi annoncé qu’elle accueillerait du 17 au 27 février des exercices maritimes conjoints avec la Russie et la Chine.