COP28 aux Emirats arabes unis : Le PDG de la plus grosse compagnie pétrolière du pays présidera la conférence

Nomination « Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions », a promis Sultan Ahmed al-Jaber. Une nomination qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions des militants écologistes

20 Minutes avec AFP
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Le ministre d'État émirati et le PDG de l'entreprise publique Abu Dhabi National Oil Co. Sultan Ahmed al-Jaber a été désigné président de la COP28.
Le ministre d'État émirati et le PDG de l'entreprise publique Abu Dhabi National Oil Co. Sultan Ahmed al-Jaber a été désigné président de la COP28. — Kamran Jebreili/AP/SIPA

Un pétrolier écolo, le paradoxe de la COP28. Le président de la conférence de l’ONU sur le climat prévue cette année aux Émirats arabes unis n’est d’autre que le PDG de la compagnie pétrolière du petit pays de la péninsule arabique Sultan Ahmed al-Jaber.

Ministre émirati de l’Industrie, patron du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) et envoyé spécial pour le changement climatique, cet Émirati sera le premier PDG à présider une COP, selon un communiqué publié par l’agence de presse officielle WAM. « Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions », a promis Sultan Ahmed al-Jaber, cité dans le communiqué. Une nomination qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions des militants écologistes.

« Un conflit d’intérêts scandaleux »

Si le ministre émirati dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables, sa double casquette lui vaut toutefois de nombreuses critiques de la part des militants de l’environnement.

« La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux », a réagi Harjeet Singh, de l’organisation Climate Action Network International, en dénonçant l’influence des lobbyistes des combustibles fossiles.

Pour Teresa Anderson, d’ActionAid, « cela va plus loin que confier au renard la charge du poulailler ».



Les Emirats ont envoyé le plus grand contingent de lobbyistes de l’industrie à la COP27 organisée en novembre en Egypte. Cette édition a permis l’adoption d’une résolution sur l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique.

Mais elle n’a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes. La COP28 se tiendra à Dubaï en novembre et décembre.