Changement climatique : Il reste beaucoup à faire après cette terrible année 2022

RECHAUFFEMENT La COP27, organisée pendant une année historiquement chaude, n’a pas beaucoup fait avancer les choses

20 Minutes avec agences
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La COP27, organisée en Egypte en novembre 2022, n'a acté que de faibles progrès alors que le changement climatique progresse très vite. Illustration
La COP27, organisée en Egypte en novembre 2022, n'a acté que de faibles progrès alors que le changement climatique progresse très vite. Illustration — SIPA PRESS/SIPA

Entre la sécheresse, les inondations et les canicules, l’année 2022 a donné un bon aperçu des conséquences du changement climatique. D’immenses efforts restent à faire pour espérer garder le climat sous contrôle.

« L’année 2022 sera parmi les années les plus chaudes sur le globe, avec tous les phénomènes qui vont avec les températures plus élevées », résume Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace. Une série d’événements extrêmes est venue illustrer l’accélération des impacts du réchauffement de la planète dans le monde entier.

L’année 2022 encore refroidie par La Niña

Au Pakistan, plus de 33 millions de personnes ont été affectées par des pluies, des inondations et des glissements de terrain. L’Europe a pour sa part connu son été le plus chaud jamais enregistré, avec des feux de forêt géants, des rivières à sec et des cultures en berne. « Ce n’est malheureusement que le début : on voit en petit ce qui pourrait nous arriver en grand », avertit Robert Vautard.

L’année 2022 est d’autant plus remarquable que le phénomène La Niña, qui provoque un refroidissement d’une partie des eaux de surface du Pacifique, a persisté. Quand ce phénomène s’inversera, le monde grimpera vraisemblablement une « nouvelle marche » dans le réchauffement climatique.

Une COP27 décevante

Ce constat accablant a servi de toile de fond à la COP27 en novembre dernier en Egypte. Les résultats ont été mitigés, laissant beaucoup de points à régler d’ici l’édition 2023. La création d’un fonds financier spécifique pour la compensation des dégâts causés par le changement climatique dans les pays les plus pauvres a été actée. Le projet doit maintenant être mis sur les rails.

Cependant, aucune nouvelle ambition n’a été exprimée concernant la baisse des émissions de gaz à effet de serre. « La COP27 nous a laissé beaucoup de travail à faire sur l’atténuation » des émissions, souligne Harjeet Singh, du réseau international d’ONG Climate Action Network (CAN), ainsi que sur « la fin de toutes les énergies fossiles - charbon, pétrole et gaz ».



De nombreux enjeux pour la COP28 et l’année 2023

La COP28, qui se tiendra à Dubaï en 2023, sera « la prochaine étape vitale » concernant la baisse des émissions de gaz à effet de serre, insiste Harjeet Singh. Cette COP sera l’occasion d’échanger sur le problème du secteur pétrole et gaz. Un sujet qui promet une « grande tension », selon les observateurs, alors que les Emirats sont un des plus gros exportateurs pétroliers au monde.

La COP28 sera aussi l’occasion de publier un bilan mondial très attendu faisant le point sur les engagements des pays vis-à-vis des objectifs de l’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C. Cette limite semble difficile à atteindre, les trajectoires actuelles tendant vers un réchauffement bien plus prononcé.

Le climat sera aussi au coeur de réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire internationale au printemps et à l’automne. La dernière COP a en effet débouché sur « une demande formelle de regarder le système financier international et de revoir le rôle des institutions financières internationales », analyse Laurence Tubiana, qui a participé à l’accord de Paris.