Forêts : Pourquoi les Pays-de-la-Loire sont la région la moins boisée de France
NATURE Malgré la présence de beaux massifs forestiers en Maine-et-Loire et Sarthe, la région Pays-de-la-Loire disposent d’une proportion d’arbres bien inférieure à la moyenne nationale
- Avec seulement 12 % de surface forestière, les Pays-de-la-Loire sont la région la moins boisée de France.
- L’agriculture et l’urbanisation expliquent la déforestation au cours des siècles.
- Depuis trente ans, la forêt regagne nettement du terrain.
Peu réputés pour leur ressource en bois, les Pays-de-la-Loire constituent bel et bien la région la moins boisée de France. C’est ce qui ressort du récent inventaire forestier réalisé par l’Institut national de l’information géographique (IGN). Le territoire ligérien n’est en effet couvert qu’à 12 % par la forêt, soit environ 400.000 hectares boisés. Loin de la moyenne nationale (31 %) et, surtout, des championnes que sont les régions Corse (66 %) et Paca (52 %). Même l’Ile-de-France fait mieux (23 %). Comment expliquer cette situation ?
L’explication tient à l’histoire de l’aménagement du territoire en Pays-de-la-Loire. Au poids des villes et de l’agriculture en particulier. « C’est une région assez peuplée, justifie Nicolas Jannault, directeur régional de l’office national des forêts (ONF). C’est aussi une terre de bocages avec une agriculture dynamique, notamment dans le domaine de l’élevage. Les terres sont faciles d’accès. Ce qui explique qu’il n’y a pas eu de déprise agricole après-guerre, contrairement à bien des régions un peu montagneuses. »
Ce constat, accentué par l’essor du maraîchage, est particulièrement valable en Vendée, Loire-Atlantique et Mayenne, lesquels figurent parmi les départements les moins boisés de France.
La plupart des forêts sont privées
Les forêts des Pays-de-la-Loire ont la particularité d’être très disséminées. « Le secteur le plus boisé, c’est l’axe entre Angers et Le Mans, où l’on trouve, notamment, des massifs très anciens comme les forêts de Bercé et de Chandelais. La forêt du Gâvre (Loire-Atlantique) et celle de Mervent (Vendée) sont aussi des forêts importantes. »
Les arbres feuillus (chênes pédonculés, chênes rouvres, châtaigniers, peupliers…) sont dominants mais il y a aussi beaucoup d’épineux, des pins maritimes en particulier, « plantés sur des sols moins fertiles comme les anciennes landes », précise l’ONF.
Autre spécificité : 90 % de la surface forestière des Pays-de-la Loire appartient à des propriétaires privés, lesquels seraient au nombre d’environ 140.000. Ce qui en fait la troisième région française avec la plus forte part de forêt privée.
Les arbres gagnent du terrain
Toutefois, le déficit forestier des Pays-de-la-Loire tend à se corriger depuis trente ans. La surface forestière a ainsi progressé de 31 % depuis 1985, selon l’inventaire réalisé par l’IGN. Une tendance supérieure à la moyenne nationale (+21 %). « Comme on avait une petite base en valeur absolue, la progression en pourcentage est plus importante que d’autres régions, estime Nicolas Jannault. Ceci dit, il y a un réel dynamisme des plantations. C’est lié à des zones agricoles difficiles à valoriser qui sont replantées par leurs propriétaires pour produire du bois d’œuvre. Ils peuvent bénéficier d’aides publiques pour cela. »
Contrairement à l’est ou au sud de la France, les Pays-de-la-Loire ont aussi la chance d’être peu touchés par les problématiques sanitaires et de sécheresse. Une bonne nouvelle car la forêt « a un rôle important à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique », rappelle l’ONF. « Elle permet de stocker du carbone par la photosynthèse, insiste Nicolas Jannault. Le recours au bois dans la construction demande aussi moins d’énergie que d’autres matériaux. »
La filière bois représente quelque 30.000 emplois en Pays-de-la-Loire.