Antonio Guterres dénonce « l’addiction de l’humanité » aux énergies fossiles

CLIMAT S’appuyant sur un nouveau rapport, le secrétaire général des Nations unies s’alarme de la répétition des catastrophes et de la lenteur des réponses

20 Minutes avec AFP
Un million de personnes ont été déplacées en raison de la sécheresse en Somalie, qui sévit depuis janvier 2021.
Un million de personnes ont été déplacées en raison de la sécheresse en Somalie, qui sévit depuis janvier 2021. — Farah Abdi Warsameh/AP/SIPA

Le secrétaire général des Nations unies s’alarme. « Inondations, sécheresses, canicules, feux et tempêtes extrêmes ne font que s’aggraver et battent des records avec une fréquence inquiétante », déplore ce mardi Antonio Guterres dans un message vidéo, alors qu’un rapport publié ce même jour souligne que le monde « va dans la mauvaise direction ».

« Canicules en Europe. Inondations colossales au Pakistan. Sécheresses graves et prolongées en Chine, dans la corne de l’Afrique et aux Etats-Unis. Il n’y a rien de naturel dans l’échelle nouvelle de ces désastres », a-t-il jugé. « Ils représentent le prix de l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles », estime le secrétaire général de l’ONU, qui appelle à une sortie du charbon et au développement des énergies renouvelables.

Etats-Unis, Inde et Europe en mauvais élèves

Ces propos, à quelques semaines de la COP27 sur le climat prévue en Egypte en novembre, accompagnent la publication d’un rapport compilé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU sur l’état de la science climatique. Le document montre sans surprise que le monde « va dans la mauvaise direction » face au changement climatique et ses conséquences catastrophiques.



Les concentrations de gaz à effet de serre continuent ainsi d’augmenter avec de nouveaux records et les émissions liées aux énergies fossiles se trouvent désormais au-dessus des niveaux pré-pandémie de Covid 19.

Selon des données préliminaires citées dans le rapport, les émissions mondiales de CO2 en janvier-mai de cette année sont 1,2 % supérieures à la même période de 2019. Elles sont tirées par les Etats-Unis, l’Inde et « la plupart » des pays européens, selon les auteurs.

Le record de chaleur de 2016 sera battu

Le réchauffement, lié à l’activité humaine, ne connaît pas de répit. Les auteurs du rapport estiment qu’il existe une probabilité de 93 % pour qu’au moins l’une des cinq prochaines années soit plus chaude que l’année la plus chaude jamais enregistrée, 2016.

« Tous les pays doivent augmenter leurs ambitions climatiques nationales chaque année, jusqu’à ce que nous soyons sur les rails », plaide Antonio Guterres, qui appelle « le G20, qui est responsable de 80 % des émissions mondiales » à « montrer le chemin ».

Antonio Guterres a qualifié de « scandale » le fait que les pays développés aient, selon lui, échoué à prendre au sérieux les questions d’adaptation aux effets du changement climatique et ignoré leurs engagements à aider les pays plus pauvres. Le secrétaire général des Nations unies les a pressés de respecter « pleinement » leur engagement pris lors de la COP26 de Glasgow de verser 40 milliards de dollars annuels pour l’adaptation aux effets du réchauffement.

Le financement de l’adaptation doit augmenter jusqu’à au moins 300 milliards de dollars annuels d’ici 2030, a-t-il estimé.