Brest : Une digue produisant de l’électricité avec les vagues testée en Bretagne
ENERGIE Un prototype a été présenté jeudi par le groupe de BTP breton Legendre, qui veut se servir de la force houlomotrice pour produire de l’énergie
Utiliser la force des marées et de la houle pour produire de l’électricité. L’idée ne date pas d’hier. Face à l’inépuisable force de nos océans, la science tente depuis bien longtemps de tenter de la capter. A Brest (Finistère), le groupe de BTP Legendre vient de présenter un prototype de digue dotée d’un système houlomoteur. L’ouvrage pourrait ainsi convertir la force des vagues en électricité. Pour ce projet, la société rennaise est accompagnée du spécialiste des énergies marines renouvelables Geps Techno et de l’Ifremer. « L’objectif est de conjuguer protection portuaire ou littorale et production d’énergie », explique Vincent Legendre, président du directoire du groupe breton Legendre, évoquant « une première mondiale ».
Des essais à grande échelle dans la rade de Brest
Le principe est d’équiper une digue portuaire ou de protection du littoral, déjà existante ou nouvelle, d’un volet oscillant permettant de convertir la force des vagues et de la houle en électricité. Le volet permet également d’amortir la force produite par l’impact des vagues. Après des tests en bassin, le prototype de digue « à énergie positive » baptisée Dikwe a été immergé pour des essais à plus grande échelle dans la rade de Brest, sur le site d’essais en mer de l’Ifremer, à Sainte Anne-du-Portzic. « Pour l’instant, on est très satisfaits du comportement en résistance et en production du prototype », a indiqué Quentin Henry, directeur du projet pour le groupe Legendre.
Dans un premier temps, un prototype à l’échelle 1/15e a été testé dans le bassin à houle de l’Ifremer, à Brest. Selon les premiers calculs, le dispositif capte jusqu’à 60 % de l’énergie des vagues. Le prototype installé dans la rade de Brest, à l’échelle 1/4e, mesure près de 4,5 m de haut et de large, et 6 m de profondeur. Il s’agit d’une sorte de caisson métallique doté sur un de ses côtés d’un volet oscillant. Son coût, entre l’étude, la conception et l’installation, avoisine le million d’euros.
La troisième étape du projet, prévue pour 2024, consistera à effectuer des tests grandeur nature. Le prototype de digue, construit en béton cette fois-ci, pourra alors produire de l’ordre du mégawatt.