Monaco : Face à l’urgence environnementale, le Musée océanographique emmène le public en « Mission polaire »

EXPOSITION Menacés par le réchauffement climatique, mais aussi la surpêche et la pollution plastique, les pôles sont au centre de la nouvelle exposition interactive proposée par le Musée océanographique de Monaco

Fabien Binacchi
Face à l’urgence environnementale, le Musée océanographique de Monaco emmène le public en « Mission polaire » — 20 Minutes
  • La nouvelle exposition du Musée océanographique de Monaco, dont la marraine est l’actrice Mélanie Laurent, alerte sur les menaces qui pèsent sur l’Arctique et l’Antarctique.
  • « J’espère que l’émotion suscitée par la beauté des régions polaires […] conduira l’Humanité à les considérer avec respect et précaution, car […] l’avenir des pôles préfigure le nôtre », rappelle le Prince Albert II de Monaco.

Dans l’immense Salle de la baleine, juste en dessous d’un squelette de cétacé grandeur nature, des spécimens « à bosse » chantent et chassent dans des essaims de krills. Animés dans une impressionnante boîte à images, équipée de 34 vidéoprojecteurs, ces mammifères marins offrent leur ballet aux spectateurs de la nouvelle exposition du Musée océanographique de Monaco, embarqués comme reporters dans une « Mission polaire ».

Avec deux visions qui s’affrontent. Celle du spectacle à couper le souffle des eaux (très) fraîches et limpides de l’Antarctique, sous les aurores australes. Et celle d’une certaine impuissance sur une banquise instable, en Arctique, en train de fondre et de se fractionner. Avec cette expo, Monaco, rappelle les menaces qui pèsent sur ces univers glacés, que le prince Albert 1er, précurseur d’une vague d’explorateurs, découvrait dès 1898.

« Les pôles, et notamment l’Arctique, sont plus impactés que le reste du monde par le réchauffement climatique. Quand la température moyenne du globe a grimpé d’à peu près un degré depuis le début de l’ère industrielle, au pôle Nord, elle s’est élevée de deux, voire de trois degrés dans le haut Arctique », pointe Robert Calcagno Directeur, directeur général de l’Institut océanographique, qui pilote le musée monégasque.

« Que l’on écoute un peu plus la nature », plaide Mélanie Laurent

Avec la hausse des températures, et donc la montée des eaux prévue par les différentes projections du Giec, la pollution plastique et la surpêche fragilisent encore la situation que le responsable a aussi racontée dans un récent livre sorti cette année Entre réchauffement et convoitises, au cœur des mondes polaires (Ed. Glénat).

« Mission polaire » explique les effets immédiats de ces méfaits, sur la biodiversité notamment. Les lieux de vie des ours blancs qui se réduisent comme peau de chagrin. Les baleines qui se retrouvent à nouveau menacées par le manque de nourriture, prélevée pour la consommation humaine. « A travers ce voyage proposé par le Musée océanographique de Monaco, je forme le vœu que l’on écoute un peu plus la nature, confie Mélanie Laurent, marraine de l’exposition. J’espère que la nouvelle génération en reparte avec l’espoir de trouver une solution. »

L'actrice Mélanie Laurent dans la salle immersive de l'exposition où les projections sont interactives
L'actrice Mélanie Laurent dans la salle immersive de l'exposition où les projections sont interactives - P. Fitte / Institut océanographique

A la fin du parcours, sur des bornes animées, l’actrice invite d’ailleurs les visiteurs à s’engager. Notamment pour la création de nouvelles aires marines protégées que soutient la Fondation Prince Albert II de Monaco. Et il y a urgence. « J’espère que l’émotion suscitée par la beauté des régions polaires […] conduira l’Humanité à les considérer avec respect et précaution, car ce que nous savons désormais de façon certaine, c’est que l’avenir des pôles préfigure le nôtre », rappelle le souverain, premier chef d’Etat à s’être rendu à la fois en Arctique et en Antarctique.