Gironde : Pourquoi le projet de méga centrale solaire Horizeo va se poursuivre
ENERGIE Après un débat public de quatre mois, et des oppositions notamment concernant la taille de la centrale photovoltaïque, les porteurs d’Horizeo annoncent leur volonté d’amener le projet à son terme
- Horizeo est un projet de méga centrale solaire de 1.000 hectares, qui doit voir le jour dans le sud Gironde, au milieu d’une forêt de culture constituée de pins des Landes.
- Un débat public de quatre mois a été organisé fin 2021 avec plusieurs réunions publiques auprès des habitants, inquiets de ce projet tentaculaire.
- Les porteurs du projet, notamment Engie, ont annoncé ce mardi leur volonté d’aller au bout, même s’ils revoient quelques aspects du projet initial.
Le projet Horizeo, à Saucats dans le sud Gironde, se poursuit. Cinq mois après la fin du débat public qui s’est tenu entre septembre 2021 et janvier 2022, les porteurs de projet ont annoncé ce mardi à Bordeaux que ce parc photovoltaïque géant, qui doit voir le jour sur une surface de 1.000 hectares au milieu des pins, leur volonté de poursuivre les études et d'obtenir les autorisations nécessaires.
Horizeo est un projet d’énergies renouvelables d’envergure, avec notamment un parc photovoltaïque de 1 GW qui permettrait de produire une énergie « verte et compétitive », et ce qui en ferait la plus grande centrale solaire d’Europe. Porté par Engie, Neoen et la Banque des Territoires, l’investissement est de l’ordre d’un milliard d’euros.
Un projet « cohérent avec l’enjeu climatique qui est devant nous »
« Nous abordons une nouvelle étape d'Horizeo » explique Bruno Hernandez, directeur de projet chez Engie, qui assure que « le débat public a permis de nourrir notre réflexion : nous avons entendu les principaux sujets de préoccupation du public, et nous avons pris en compte l’ensemble des recommandations de la commission particulière du débat public (CPDP), nous allons donc intégrer des évolutions. »
Pour les porteurs de projet, il n’était toutefois pas question de l'abandonner, malgré des oppositions, notamment en ce qui concerne la surface de la future centrale. « Le contexte énergétique a été bouleversé, rappelle Bruno Hernandez, et ce projet peut participer à l’indépendance énergétique de la France ; sans doute que si le débat avait eu lieu quelques mois plus tard, il n’aurait pas été le même. » C’est pourquoi « encore plus qu’hier il nous semble nécessaire de le développer, et nous confirmons la puissance d’1GW, qui reste pertinente. »
Horizeo est par ailleurs, toujours selon les porteurs du projet, « cohérent avec l’enjeu climatique qui est devant nous. » L’énergie produite par Horizeo représente la consommation annuelle en électricité de 740.000 personnes, économiserait « trois millions de tonnes de CO2 par an » et représenterait « 15 % des besoins additionnels en énergie renouvelable de la région Nouvelle-Aquitaine d’ici à 2030. »
Un projet qui « n’est pas figé »
Parmi les évolutions du projet, « nous avons fait le choix de déplacer le centre de données (data center) hors du périmètre d’Horizeo » détaille Bruno Hernandez. Concernant les batteries de stockage et l’agri-énergie, « nous confirmons leur taille et leur pertinence dans le projet, mais sur la partie agricole nous allons évaluer l’opportunité d’augmenter la surface dédiée aux activités agricoles au sein du site. » L’électrolyseur, qui vise à produire de l’hydrogène renouvelable, va continuer à être étudié, mais le site de son implantation pourrait évoluer. « C’est une activité qui suscite de l’intérêt mais le projet n’a pas encore réussi à trouver ses usages. »
Aujourd’hui, le projet Horizeo « n’est pas figé » insiste Engie, qui vise à déposer des demandes d’autorisation d’ici à un an, pour pouvoir entamer les travaux de la centrale en 2025. D’ici là, des études environnementales doivent se poursuivre, et une nouvelle concertation sera organisée. Le sujet des risques incendie et inondation a en effet été largement abordé durant le débat, de même que l’impact du projet sur le climat. « Nous avons lancé deux études pour mesurer l’impact du projet sur le micro-climat local », indique Mathieu Le Grelle, directeur du développement chez Engie.
Reboisement de 2.000 hectares de forêt
Autre sujet qui a fait débat : le défrichement de 1.000 hectares de forêt. Mathieu Le Grelle annonce que « nous reboiserons physiquement 2.000 hectares, soit le double de la surface qui serait défrichée, et nous allons mettre en œuvre un appel à manifestation d’intérêt pour identifier des reboisements au plus proche du site. »
Enfin, dernier point qui devrait évoluer, l’offre d’électricité verte ne devrait plus être exclusivement réservée aux industriels de la Gironde, mais s’ouvrir aussi aux particuliers, pour les riverains les plus proches de la centrale.