Nice : Cet entrepreneur veut vider les « cimetières à vélos » en les rendant électriques
UPCYCLING Laurent Durrieu, le créateur de Teebike, la roue qui électrifie n’importe quelle bicyclette, s’est lancé dans le recyclage de deux-roues voués à la casse
- Après avoir lancé Teebike, une roue qui permet de rendre électrique n’importe quel vélo, le Niçois Laurent Durrieu lance une filière d’upcycling de bicyclettes envoyés en déchetterie.
- Il espère mettre en place des ateliers de reconditionnement dans toute la France avec la Fondation des apprentis d’Auteuil.
« Le point de départ, ça a été cette image de véritables cimetières à vélos. » Chaque année, rien qu’en France, plus d’1 million de deux-roues finirait à la poubelle. Et ça, Laurent Durrieu ne peut pas s’y résoudre. Le Niçois, créateur de Teebike, la roue qui transforme n’importe quelle bicyclette en engin électrique, a décidé de récupérer ces « déchets », de les faire retaper et de les remettre en circulation, équipés de son dispositif. Pour 800 euros. Soit 5 euros de plus seulement que son invention seule, vendue 795 euros.
De l'« upcycling » qu’il veut développer dans toute la France avec la Fondation des apprentis d’Auteuil. « Ces derniers mois, les consommateurs ont considérablement accéléré cette tendance d’achat d’un produit de seconde main, avec un supplément d’âme notamment lié à l’insertion solidaire », appuie sa collaboratrice Marine Billis.
Une vingtaine d’ateliers d’upcycling d’ici fin 2023
Deux ateliers d’insertion sont déjà ouverts à Valbonne (Alpes-Maritimes) et à Brignoles (Var) pour la remise à niveau de ces vélos. Un troisième doit être installé à Toulouse en septembre et des discussions sont lancées pour des implantations en Ile-de-France.
« Chaque atelier, c’est dix emplois créés, se réjouit Laurent Durrieu. Et l’objectif, c’est d’en mettre en place une vingtaine, au total d’ici fin 2023. » La création d’un vaste réseau permettrait selon lui de limiter les coûts d’expédition.
« Au moins la moitié est en assez bon état pour avoir droit à une seconde vie »
Le chef d’entreprise, qui revendique la vente de 2.500 roues électrifiées en France et 100.000 en Asie en un peu plus de deux ans, vise haut car le potentiel de cette nouvelle activité, baptisée Reebike, est gigantesque, selon lui. Elle permettrait d’industrialiser totalement le reconditionnement de « milliers » de vélos mis au rebut.
« Sur tous ceux que l’on envoie à la poubelle, au moins la moitié est en assez bon état pour avoir droit à une seconde vie. Et pour les autres, on peut au moins récupérer des pièces. » Le chef d’entreprise a commencé a noué quelques partenariats avec des déchetteries de la région Paca. Et espère étendre rapidement son réseau. Il a également ouvert des discussions avec des opérateurs de systèmes de vélos en libre-service pour récupérer leurs vieux modèles.