Montpellier : Pour lutter contre le gaspillage, PimpUp vend des paniers de fruits et légumes moches
AGRICULTURE La jeune entreprise, qui collecte des produits biscornus auprès de producteurs de la région, prépare environ une quarantaine de paniers chaque semaine
- PimpUp collecte des fruits et des légumes biscornus auprès de producteurs de la région, bio ou en agriculture raisonnée, au Marché d’intérêt national de Montpellier.
- « Ce sont des produits totalement consommables, autant que les autres. Il n’y a aucune raison que l’on fasse ce tri-là », assure Manon Pagnucco, la cofondatrice.
- PimpUp livre en moyenne une quarantaine de paniers chaque semaine, et 700 clients ont fait confiance à la petite entreprise depuis sa création.
Dix millions de tonnes. C’est, selon une étude de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, publiée en 2018, le nombre de denrées alimentaires perdues ou jetées, chaque année en France, tout au long de la chaîne agroalimentaire. Dont bon nombre de fruits et de légumes considérés comme trop moches, dont les supermarchés ne veulent pas. A Montpellier (Hérault), Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco ont souhaité agir au niveau local, pour lutter contre ce gaspillage à grande échelle.
« C’est une partie de la production qui est considérée comme trop imparfaite pour être vendue dans les circuits de distribution traditionnels, alors même que c’est purement basé sur des critères esthétiques, explique Manon Pagnucco. Ce sont des produits totalement consommables, autant que les autres. Il n’y a aucune raison que l’on fasse ce tri-là. C’est une totale incohérence de notre époque. » Ces deux jeunes ingénieures ont créé, en février dernier, PimpUp : cette petite entreprise montpelliéraine collecte des fruits et des légumes biscornus auprès de producteurs de la région, bio ou en agriculture raisonnée, au Marché d’intérêt national (Min) de la ville.
« Nous les montrons exactement comme ils sont »
« Nous les achetons à un coût intéressant, pas au même prix que les produits classiques, reprend la cofondatrice de PimpUp. Mais ce sont les producteurs qui fixent leurs prix, et on s’y aligne. Car il faut, aussi, qu’ils s’y retrouvent. » Ces courgettes, ces carottes ou ces poires peuvent être tordues, mais cela peut être, aussi, une question de calibre. « Parfois, ces produits vont être trop gros ou trop petits », pour la grande distribution, note Manon Pagnucco. Ou ne pas être tout à fait de la bonne couleur, ou avoir quelques taches. Mais il n’est pas question, pour ces deux entrepreneuses, de transformer ces produits en plats préparés, comme le font certains. « Nous les montrons exactement comme ils sont, bruts, tels quels », note Manon Pagnucco.
De ces produits, elles en font des paniers, qu’elles distribuent à domicile, ou dans des points relais du coin. Ils sont proposés entre 15 et 30 euros, selon leurs tailles. « Ils sont conçus pour que l’on puisse cuisiner pendant une semaine, poursuit l’entrepreneuse. Le petit panier, pour une à deux personnes. Le panier moyen, pour deux à trois personnes. Et le grand, pour une famille de quatre à cinq personnes. » Aujourd’hui, PimpUp travaille avec 32 producteurs. Dont Marcia Gomez, agricultrice à Valergues. « Je travaille avec PimpUp, et un autre organisme, à qui je vends ces fruits et les légumes » de second choix, confie la productrice. « C’est très bien, cela permet de ne pas les jeter, car ils sont tout à fait mangeables. Et puis ça fait un petit revenu complémentaire. »
PimpUp livre en moyenne une quarantaine de paniers chaque semaine, et 700 clients ont fait confiance à la petite entreprise depuis sa création. Pour accélérer le développement de leur activité, Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco viennent d’embaucher une salariée en alternance. Deux autres recrutements sont prévus. Et les deux jeunes femmes ont l’intention d’exporter leur concept ailleurs en France. « Tout d’abord dans le Sud, puis sur l’ensemble du territoire national », note Manon Pagnucco.