Sud-Ouest : Avec le pain invendu de boulangeries toulousaines, un Gersois crée des friandises bios pour chien
ANTI GASPI Une entreprise gersoise a créé des friandises anti-gaspi bio à partir de pain invendu et produit notamment dans des boulangeries toulousaines
- Une entreprise gersoise a créé des friandises bios pour chien à partir de pains bios invendus dans des boulangeries.
- Les friandises, fabriquées dans une biscuiterie de Dordogne, sont composées à 30 % de pains recyclés.
- Les boulangeries toulousaines des Frères Chapelier, qui donnent leurs invendus et revendent les friandises, participent ainsi à l’économie circulaire.
Pourquoi les toutous n’auraient-ils pas le droit eux aussi de manger sain et Bio ? Cette idée a traversé l’esprit Piers Garnham, un Britannique installé dans le Gers, il y a plusieurs années. Ancien meunier, passionné de boulangerie, il a décidé de se lancer il y a deux ans dans la conception de friandises bios pour chien. Mais pas avec n’importe quel produit.
L’une des bases de sa recette n’est autre que du pain. « En moyenne, près de 10 % de la production des boulangeries est invendue, au lieu de la jeter il faut en faire quelque chose, c’est l’idée même de l’anti-gaspi. Je récupère donc le pain auprès des boulangeries. Il est tranché, séché, je fais de la chapelure qu’on intègre à une recette. Les friandises sont ensuite fabriquées dans une biscuiterie artisanale, pour humains, de Dordogne », assure le fondateur la marque Scraps – restes en français - Gourmet qui a testé les produits sur lui-même et sur sa chienne Frida avant de les commercialiser.
Des ingrédients naturels
Aujourd’hui, dans l’esprit de l’économie circulaire, ils sont mis en vente 4,90 euros le paquet au sein des boulangeries artisanales bios des Frères Chapelier, là où il collecte environ 40 kilos de pain une fois par mois. « Pour nous l’important c’était de trouver des débouchés pour nos invendus car on ne fait pas du pain pour le jeter. Alors quand Piers est venu nous présenter le projet, on a tout de suite vu le potentiel », explique Yannig Chapelier.
Jusqu’à présent, une partie de la production de ses trois magasins était soit transformée soit donnée à des associations. Mais en fonction de la saison, du Covid ou des vacances, il y a des fluctuations dans la vente et l’impossibilité de garantir des invendus frais réguliers pour les associations. « On est donc toujours en recherche de débouchés et Scraps c’est un temps de valorisation qui ne nous demande rien. C’est aussi une façon de soutenir un projet qui porte les valeurs du Bio, ce n’est pas juste du greenwashing », poursuit le boulanger qui a installé des présentoirs pour ses clients.
Les propriétaires de chien sont séduits par l’originalité du produit, mais surtout par cet aspect recyclage de matière première non gaspillée. Aujourd’hui Piers Garnham commercialise quatre saveurs de friandises bios, du tomate-fromage au épinard-varech pour les amateurs de verdure. Le tout réalisé à partir d’ingrédients naturels, dont au moins 30 % de pain recyclé, sans additif, ni conservateur.
« Il n’y a rien d’horrible dedans », plaisante Piers qui est « anti-croquettes » en raison de leur composition. Il est en train d’adapter ses friandises aux chats et aux chevaux. Et il réfléchit d’ores et déjà à la création de vrais repas pour nos amis à quatre pattes. Et pourquoi pas dans l’esprit du Sud-Ouest, une version du cassoulet adapté.