Toulouse : La WeCard, une alternative « propre » aux cartes de visite
ANTI-GASPI Une start-up toulousaine ringardise les cartes de visite papier avec sa WeCard connectée, sans contact et réutilisable à souhait. Celle-ci génère une fiche de contact dans le smartphone de son interlocuteur
- 80 % des cartes de visite échangées finissent à la poubelle la semaine suivante ou aux oubliettes.
- La start-up toulousaine WeMet a inventé une WeCard qui génère une fiche de contact quand on la présente au smartphone de son interlocuteur.
- Il n’y en a qu’une par salarié, c’est à la fois économique et écologique.
Vous aussi vous exhumez régulièrement de vos poches, sacoches ou piles mal rangées des cartes de visite avec une pensée émue pour celui qui vous l’a bien inutilement tendue ? Consolez-vous, il y a de fortes chances pour que la réciproque soit vraie. Samuel Dassa, jeune entrepreneur toulousain, l’a vécu dans ses vies professionnelles antérieures. « Je les posais sur mon bureau et je ne les traitais jamais », se souvient celui qui semble avoir trouvé la parade. Il tend désormais sa WeCard, une carte connectée, en PVC « 60 % recyclé » ou en sciure de bois compactée, et demande à son interlocuteur de tendre son smartphone.
Grâce à la technologie NFC ou a un QR code, la WeCard génère automatiquement une fiche de contact. Au-delà de son expérience personnelle, Samuel Dassa est aussi tombé en 2020 sur une étude estimant que « sur les 10 milliards de cartes de visite fabriquées chaque année dans le monde, 8 milliards sont jetées à la poubelle dans la semaine qui suit ». Pas très développement durable. C’est « le déclic » qui a donné naissance la start-up WeMet, « nous nous sommes rencontrés » en anglais, qu’il a créée avec son épouse Hannah.
Incubée à Toulouse depuis un an, elle est la seule dans son genre sur le marché français. Alors forcément, on se dit que la crise sanitaire n’a pas dû aider ces petites cartes écolos fabriquées dans la banlieue de la Ville rose. « Bizarrement, ça n’a pas été un frein, explique le Toulousain. Beaucoup d’entreprises en ont profité pour préparer l’après et réfléchir à comment travailler différemment et depuis septembre, nous avons un gros pic d’activité. »
Trente à 50 euros par salarié
WeMet a déjà convaincu 500 entreprises d’arrêter la carte de visite cartonnée, et pas des moindres : Les Laboratoires Pierre Fabre, Vinci Autoroutes ou encore Total Energies. « Le prix d’achat varie de 30 à 50 euros par salarié. C’est l’équivalent de l’impression d’environ 200 cartes de visite classiques de bonne qualité, souligne Samuel Dassa. Sauf qu’avec la WeCard, il n’y a pas de récurrence. » Pas d’épuisement de stock, donc pas de réimpression. Et accessoirement, pas de bredouillement parce qu’on a, comme par hasard, donné la dernière la veille.
Parmi les retours des utilisateurs, il y a aussi l’aspect « brise-glace ». « Le fameux effet waouh qui permet d’engager la conversation sur les aspects techniques », précise le Toulousain. Maintenant il donne ses coordonnées d’abord et il argumente après.
Bientôt une levée de fonds
WeMet emploi cinq salariés et prépare une levée de fonds, d’1 à 1,5 million d’euros, pour début 2022. L’objectif est de conquérir des marchés à l’export et de grimper à une quinzaine d’employés.