Pas-de-Calais : Peut-on faire autrement qu’abattre le puma en liberté ?

ANIMAUX Une semaine après avoir été repéré pour la première fois, le grand félin est toujours en vadrouille du côté d’Auxi-le-Château. Depuis, le préfet a donné le feu vert pour l’abattre mais des voix s’élèvent contre cette éventualité

Mikaël Libert
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Un puma (illustration).
Un puma (illustration). — No-longer-here / Pixabay
  • Un grand félin est en liberté dans le Pas-de-Calais depuis une semaine.
  • Les importantes recherches pour le capturer n’ont encore rien donné.
  • Des voix s’élèvent pour protester contre l’abattage du félin autorisé par le préfet.

Après une semaine de recherches intensives dans le secteur d’Auxi-le-Château, dans le Pas-de-Calais, le grand félin, repéré mercredi dernier, reste insaisissable. La difficulté de capturer l’animal, identifié comme un puma, et sa dangerosité potentielle ont motivé le préfet du département à prendre vendredi un arrêté autorisant son prélèvement, autrement dit, les gendarmes et les lieutenants de louveterie peuvent le tuer.

Le préfet justifie sa décision par la protection de la population et le manque d’information sur le comportement de l’animal. Il avait pourtant lancé un appel au propriétaire du félin pour qu’il délivre, sous couvert de l’anonymat, assez d’éléments pour permettre sa capture. En vain.

Le «grand félin» photographié par la caméra thermique de l'hélicoptère des gendarmes.
Le «grand félin» photographié par la caméra thermique de l'hélicoptère des gendarmes. - Gendarmerie nationale

Une pétition très populaire

Dans la foulée, une pétition avait été lancée sur Internet demandant « justice et respect pour le puma auxilois ». Celle-ci rassemble déjà près de 45.000 signatures, soit l’une des plus populaires sur le site Change.org. De quoi remettre en question la solution radicale prescrite par le préfet qui parle désormais « d’éventuelles opérations de tirs de prélèvement ».

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes invitent les autorités à capturer le puma à l’aide d’un fusil à seringues hypodermiques. Une opération délicate, d’autant qu’elle ne peut se pratiquer, selon la préfecture, au-delà d’une distance de 20 m. Improbable donc, personne n’ayant encore pu l’approcher d’aussi près. « Sur un espace ouvert, hors enclos, le recours au fusil hypodermique est difficile », reconnaît le directeur adjoint de la fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie.

Une combinaison de méthodes pour le capturer

Pour autant, toujours selon la fondation, d’autres solutions existent. « La combinaison de plusieurs méthodes, filet, cage/trappe, fusil hypodermique, doit rendre possible la capture », explique le directeur adjoint. Son organisation propose aussi son aide à la préfecture, en mettant notamment des experts à disposition et en trouvant une solution pour l’après capture.

Pour l’heure, le puma est toujours en liberté et se porte bien. Et ce n’est pas vraiment un miracle, l’animal étant réputé pour sa discrétion. Dans les montagnes Rocheuses des Etats-Unis, son milieu naturel, il est d’ailleurs surnommé le « fantôme des Rocheuses ». Le réalisateur Bruno Loisel a aussi fait les frais de ce talent du félin. Il lui a fallu des années pour rassembler les preuves de la présence d’un puma dans le Gévaudan, le tout compilé dans deux documentaires diffusés sur Arte. Selon lui, d’autres témoignages probants attesteraient de la présence de pumas ailleurs en France.