Bretagne : Un nouveau plan de lutte contre les algues vertes en préparation
POLLUTION Pointé du doigt dans deux rapports sur l’efficacité des précédents plans, l’État veut « changer de méthode » et proposer des contrats aux agriculteurs
- Taclé dans deux rapports du Sénat et de la Cour des comptes, l’Etat prépare un nouveau plan de lutte contre les algues vertes en Bretagne.
- Il devrait être finalisé à la fin de l’automne et être mis en œuvre sur la période 2022-2027.
- Des contractualisations de trois ans seront proposées aux agriculteurs qui devront en échange respecter des engagements pour faire baisser le taux de nitrates dans l’eau.
Il aura fallu la publication de deux rapports au vitriol pour que l’Etat se décide à « changer de méthode » dans sa lutte contre les algues vertes en Bretagne. C’est le Sénat qui avait tout d’abord dénoncé fin mai « les avancées très largement insuffisantes » des différents plans engagés pour éradiquer ce fléau qui empoisonne la région depuis une vingtaine d’années. « Les résultats ne sont pas à la hauteur des enjeux : les taux de nitrates dans les eaux bretonnes, responsables de la prolifération des algues, ont certes baissé mais restent encore nettement supérieurs aux objectifs », relevait le rapport, demandant aux pouvoirs publics « une ambition plus forte ».
Quelques semaines plus tard, la Cour des comptes avait enfoncé le clou. Dans un pavé de 277 pages, les magistrats pointaient du doigt l’efficacité des plans de lutte entre 2007 et 2020, estimant que les objectifs avaient été « mal définis » et que leurs effets avaient « été incertains sur la qualité des eaux ».
Les agriculteurs devront respecter leurs engagements
Sommé de revoir sa copie, l’Etat prépare actuellement un nouveau plan de lutte qui devrait être « finalisé cet automne » et être mis en œuvre à partir de 2022 et jusqu’en 2027, a indiqué ce vendredi le préfet de région Emmanuel Berthier. Il s’agira cette fois de « travailler au plus près du terrain » en impliquant davantage le monde agricole et notamment les coopératives. « Nous devons prendre des mesures pour que les taux de nitrates relevés dans les bassins-versants diminuent », a souligné le préfet.
Rappelant que le monde agricole n’était pas le seul « concerné » par cette marée verte, il a toutefois invité les agriculteurs à prendre leurs responsabilités dans ce dossier. Cela passera par des contrats signés avec eux sur une durée de trois ans. « S’ils obtiennent les résultats que nous avons arrêtés ensemble, cela se poursuit, a indiqué Emmanuel Berthier. En revanche, nous sommes en train de définir les règles que nous imposerions aux exploitations si les résultats contractuels n’étaient pas au rendez-vous ».