Côtes d’Armor : « Tout est mort, asphyxié »… Un ruisseau touché par une pollution récurrente
POLLUTION Une plainte a été déposée pour déterminer les causes de ces rejets dans la nature
- Le Val, un ruisseau traversant la petite commune de Plestan, près de Lamballe, affichait une couleur de l’eau anormale et une odeur acide la semaine dernière.
- Une pollution d’origine inconnue, toujours en cours, a tué tous les poissons sur plus d’un kilomètre.
- Deux enquêtes ont été ouvertes. L’une sera menée par la gendarmerie, l’autre par l’Office français de la biodiversité.
C’est un propriétaire d'une parcelle bordant un affluent du Val qui a donné l’alerte. L'un des ruisseaux de la petite commune de Plestan, près de Lamballe (Côtes d’Armor) affichait un bien triste visage la semaine dernière. L’odeur était acide et la couleur de l’eau anormale.
Le constat réalisé par les pêcheurs locaux est sans appel. Sur plus d’un kilomètre, il n’y a plus de vie, en raison d’une pollution, comme l’a révélé Le Télégramme. Contactée par 20 Minutes, l'association de pêche de Lamballe est furieuse. « Tout est mort, asphyxié », dénonce Guillaume Moser, président de l’AAPPMA.
Dès samedi, son conseil administration s’est prononcé en faveur d’un dépôt de plainte. Une enquête devrait être ouverte et menée conjointement par la gendarmerie et par l’Office français de la biodiversité.
« Le plus urgent, c’est de couper la source de la pollution »
La pollution a touché l’affluent d’un « ruisseau pépinière ». Ces cours d’eau sont remontés par les truites à l’automne et abritent les truitelles au printemps. Des poissons fragiles, que les pêcheurs bichonnent depuis des années en restaurant les berges afin de faciliter leur reproduction. « Le plus urgent, c’est de couper la source de la pollution et tout laisse à penser que ça n’a pas été fait. Là, on voit un jus acide qui coule en permanence et détruit le milieu naturel », ajoute Guillaume Moser.
Pour l’heure, l’origine exacte de cette pollution n’est pas connue. Les pêcheurs locaux ont pourtant une idée claire de l’auteur de ces rejets mais refusent de citer de nom, pour ne pas faire obstruction à l’enquête. D’après nos informations, il pourrait s’agir d’un écoulement d’un « jus » issu d’un tas d’ensilage dans une exploitation voisine, ce que l’enquête devra confirmer. Dans le secteur, le sujet « est délicat ». Plusieurs pollutions de cours d’eau ont été recensées ces dernières années.
L’enquête devra déterminer précisément l’origine de ces rejets, qui semblent polluer le Val depuis près de deux ans.