L’écoféminisme, un combat féministe et écologique pour déconstruire le schéma patriarcal
ACTION Quelle meilleure occasion que celle de la Journée internationale des droits des femmes pour parler climat et féminisme ?
Oppression des femmes et destruction de l’environnement, même combat ? A priori, ça ne coule pas de source. Et pourtant. Depuis les années 1970 et la création du Mouvement de libération des femmes (MLF) jusqu’à aujourd’hui, journée internationale des droits des femmes, les luttes écologistes se sont peu à peu ralliées aux luttes des militantes pour l'égalité femme-homme.
« L’idée d’allier ces deux combats, c’était surtout de gagner en efficacité, pour travailler sur les systèmes d’oppression patriarcaux », explique Solène Ducretot. Journaliste et cofondatrice du collectif Les engraineuses, elle a lancé, en 2019, le festival écoféministe « Après la pluie » pour « passer à l’action », comme elle l’explique dans l’ouvrage associé et éponyme Après la pluie, horizons féministes. « Il ne faut pas oublier que les femmes sont les premières victimes de toutes les crises, quelles qu’elles soient », rappelle la militante.
Les femmes plus exposées aux dégradations environnementales
« Ni les femmes ni la terre ne sont des territoires de conquête. » C’est avec conviction que les « Mujeres Creando » – groupe féministe anarchiste bolivien – scandaient haut et fort ce slogan dans les premières manifestations contre la pauvreté au début des années 2000, en Bolivie.
Depuis, de nouveaux messages ont fleuri, notamment lors de marches pour le climat, comme « bouffe ma chatte, pas la planète », ou encore « pubis et forêts, arrêtons de tout raser ». Une manière poétique de rappeler une dure réalité : lors de catastrophes naturelles, le risque de décès est plus important pour les femmes, selon les derniers chiffres de l'Unesco. De même que ces dernières sont plus vulnérables aux produits toxiques et polluants, car plus touchées par la pauvreté que les hommes.