Facebook : Des parcelles de la forêt amazonienne mises en vente sur la Marketplace
ILLEGALITE Les mises en vente sur Facebook concernent des parcelles situées dans l’Etat brésilien le plus touché par la déforestation à un moment où le phénomène est au plus haut depuis dix ans
Facebook s’est dit « prêt à collaborer avec les autorités locales » après que des parcelles de forêt amazonienne ont été mises en vente sur la Marketplace du réseau social. Cette commercialisation est illégale car effectuée par des individus qui ne possèdent pas officiellement les terrains, révèle la BBC. De nombreuses petites annonces mentionnent d’ailleurs l’absence d’un titre de propriété.
D’après la loi brésilienne, seul ce document fait foi en matière de possession foncière. Parmi les terres proposées à l’achat figurent des parcelles situées dans les réserves habitées par les communautés indigènes. Certains des lots commercialisés sont d’une surface équivalente à 1.000 terrains de football. La plupart se trouvent dans le Rondônia, l’Etat brésilien souffrant le plus de la déforestation.
Tolérance zéro
Facebook a néanmoins indiqué ne pas envisager de mesures pour stopper ces mises en vente. « Notre règlement en matière de commerce en ligne oblige les vendeurs et les acquéreurs à se plier aux lois et aux règles », a précisé le géant californien. Le gouvernement brésilien refuse cependant d’intervenir pour empêcher la vente de ces portions de forêt amazonienne, dénoncent des activistes.
« Les envahisseurs de terrain agissent avec une telle impunité qu’ils n’hésitent pas à aller sur Facebook pour conclure des transactions foncières illégales », déplore la dirigeante de l’ONG Kanindé, Ivaneide Bandeira. Lors d’un rendez-vous organisé sur un lot pour un achat potentiel, un vendeur filmé en caméra cachée a ainsi assuré qu'« il n’y avait aucun risque d’être contrôlé par un agent ici ».
La déforestation de la forêt amazonienne est à son plus haut depuis dix ans. L’exécutif brésilien a par ailleurs réduit de 40 % le budget de l’agence luttant contre le phénomène. Le ministre de l’environnement du pays Ricardo Salles a pourtant affirmé que le gouvernement appliquait « une tolérance zéro pour tout crime, y compris environnemental ».