Loi Climat et Résilience : « Le compte n’y est pas », dénoncent 110 organisations
ENVIRONNEMENT Dans une lettre ouverte au président de la République, ces 110 organisations dénoncent le « manque d’ambition » du projet de loi « Climat et Résilience » qui arrive sur la table du Conseil des ministres ce mercredi
Une centaine d’associations de défense de l’environnement ou de lutte contre la pauvreté ont appelé Emmanuel Macron à « redonner vie » aux ambitions climatiques, avant la présentation ce mercredi du projet de loi climat dont elles regrettent le manque de « souffle ».
Dans une lettre ouverte au président de la République mise en ligne ce lundi, ces 110 organisations dénoncent le « manque d’ambition » du projet de loi « Climat et Résilience » issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), qui sera présenté ce mercredi en Conseil des ministres.
« Le compte n’y est pas »
« Alors que les propositions des citoyens devaient être retranscrites dans la loi, force est de constater que le compte n’y est pas », estiment Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot, WWF, mais aussi la Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde, Attac ou encore la CFDT, UFC-Que Choisir, et la Confédération paysanne.
« Monsieur le président de la République, en amenuisant de la sorte l’ambition des mesures proposées par la Convention Citoyenne sur le Climat, vous privez notre pays d’un formidable potentiel de sortie des crises, climatique, sanitaire, économique et sociale », insistent les organisations.
« Les bénéfices attendus des mesures proposées par les 150 citoyennes et citoyens sont pourtant nombreux : moins de personnes vivant dans des passoires énergétiques, une pollution de l’air réduite, une alimentation plus saine et accessible à tous, une offre de mobilité moins émettrice et plus inclusive, davantage d’emplois dans les secteurs clés de la transition écologique, etc. », poursuivent-elles.
Des propositions détricotées ?
« Alors que le débat parlementaire va débuter, nos organisations attendent de votre gouvernement et des représentants et représentantes de notre nation qu’ils redonnent vie à l’ambition initiale de ce projet de loi. Ne privez pas notre pays de ce nouveau souffle dont il a plus que jamais besoin », insistent-elles, regrettant notamment que le texte adopte une approche d'« encouragement » à changer de pratiques « là où une intervention des pouvoirs publics est requise ».
Fin de la location des passoires thermiques en 2028, interdiction de la publicité pour les énergies fossiles, interdiction des vols domestiques s’il existe une alternative en train en moins de 2h30… Le projet de loi reflète, selon le gouvernement, près de la moitié des 149 propositions de la CCC destinées à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030 par rapport à 1990. Mais les défenseurs de la planète dénoncent depuis plusieurs mois un détricotage de ces propositions.