Doubs : Un lynx abattu, une association promet 1.000 euros à qui retrouvera le braconnier

ANIMAUX Au moins trois lynx ont été abattus en France en 2020, selon la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement dans un communiqué (Dreal)

20 minutes avec agences
Un lynx roux (Illustration)
Un lynx roux (Illustration) — Pixabay

Le Centre Athénas, une association spécialisée dans la préservation du lynx, veut à tout prix retrouver un braconnier. Elle a annoncé ce mercredi offrir une récompense de 1.000 euros à toute personne livrant des « informations fondées » permettant d’identifier l’auteur du tir ayant tué un lynx boréal dans le Doubs fin décembre.

Pour illustrer sa proposition, elle a publié un avis de recherche sur sa page Facebook : « Wanted alive lynx killer » (« Recherche vivant tueur de lynx »), peut-on lire sur l’affiche aux accents de Far West, montrant un homme armant un fusil de chasse et un lynx mort.


Jusqu’à trois ans de prison

Le 31 décembre, un lynx boréal tué par arme à feu avait été retrouvé dans le massif du Jura, dans le canton de Quingey (Doubs). Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Besançon pour « destruction illégale d’ espèce protégée ». Ce délit est puni d’une peine maximale de trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Il s’agit de « la troisième destruction illégale de lynx avérée » en France en 2020, avait précisé début janvier la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement dans un communiqué (Dreal).

« Libérer la parole »

Les actes de braconnage « remettent en cause nos actions de conservation », souligne le Centre Athénas. L’idée est de « briser la loi du silence », de « libérer la parole » de personnes pouvant avoir des éléments permettant d’identifier l’auteur d’un acte de braconnage et « d’éviter que ça ne se reproduise », a expliqué à l’AFP Gilles Moine, directeur de l’association basée dans le Jura.

« Dénoncer un délit d’atteinte au patrimoine commun n’est pas honteux, c’est un acte civique », a estimé le centre sur sa page Facebook, considérant comme « une honte » de « commettre ce délit, connaître l’auteur et ne rien dire ». « On ne veut pas se substituer aux enquêteurs de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la gendarmerie, mais les aider en leur apportant des éléments probants », assure M. Moine.

Un procédé courant

Au mois de mars dernier, l’association Sea Shepherd, par le biais de la coalition Rewild dont elle est cofondatrice, avait déjà annoncé offrir 5.000 euros de récompense pour toute personne donnant une information permettant d’identifier la personne ayant abattu un lynx dans le Jura quelques jours plus tôt. Cependant, la démarche n’a pas encore permis d’identifier ce premier braconnier, a précisé à l’AFP la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.