La quasi-totalité du changement climatique est due aux activités humaines, selon une étude
ÉMISSIONS La part des facteurs naturels de la planète est vraiment minime comparée à l’impact des émissions de gaz à effet de serre
La quasi-totalité du réchauffement climatique survenu depuis le début de l’ère industrielle a été causée par les activités humaines. Une étude publiée ce lundi dans la revue Nature climate change estime que les processus naturels sont « négligeables » en la matière.
Depuis le milieu du XIXe siècle, la planète a gagné plus de 1°C. Des chercheurs ont voulu déterminer quelle part de ce réchauffement était provoquée par les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines et quelle part était liée aux « forçages naturels », des facteurs naturels comme de grosses éruptions volcaniques ou les fluctuations du rayonnement solaire.
Des résultats sans équivoque
Les scientifiques ont donc passé en revue 13 modèles climatiques différents pour simuler les changements de températures selon trois scénarios. Dans le premier, les aérosols sont les seuls contributeurs au réchauffement, dans le deuxième, seuls sont considérés les forçages naturels, et dans le troisième les émissions de gaz à effet de serre sont prises en compte.
Conclusion : l’activité humaine a contribué au réchauffement à hauteur de 0,9 à 1,3°C, une estimation en adéquation avec le réchauffement actuel. « Nos résultats montrent clairement que le réchauffement climatique est provoqué principalement par les humains », a commenté Nathan Gillet, coauteur de l’étude.
Réduire de manière ambitieuse les émissions
L’accord de Paris de 2015 vise à maintenir le réchauffement de la planète au-dessous de + 2°C, si possible + 1,5°C. Mais pour atteindre ce dernier objectif, il faudrait réduire les émissions de 7,6% par an entre 2020 et 2030, selon l’ONU. Un chiffre similaire à la baisse mesurée en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus.
Vu l’amplitude de l’estimation de cette dernière étude, le réchauffement humain « pourrait déjà être proche de la limite de 1,5°C ». « Si le réchauffement […] se situe dans le bas de la fourchette, l’objectif de 1,5°C est toujours réalisable avec des réductions ambitieuses et rapides des émissions », note Nathan Gillet. Mais dans le haut de l’estimation, « l’objectif de 1,5°C pourrait être pratiquement impossible ».