Mode : Estampille a la fibre écolo avec ses chaussettes et collants en matière recyclée
ENVIRONNEMENT Installée à Rennes, l’entreprise Estampille créée il y a deux ans propose des chaussettes et collants fabriqués à partir de coton et nylon recyclés
- Un jeune Rennais a crée une entreprise qui produit des chaussettes et collants à partir de produits recyclés.
- En travaillant à partir de coton et nylon recyclé, il explique économiser jusqu'à 80 % d'eau par rapport aux paires « classiques », très gourmandes en eau pour leur fabrication.
- Il promet que ses produits, tissés en France, sont plus robustes que ceux de la grande distribution.
De la tête aux pieds, la mode est une industrie polluante et gourmande en eau, ainsi 500 litres sont nécessaires pour la fabrication d’une paire de chaussettes et 750 pour une paire de collants. Abasourdi par ces chiffres qu’il découvre au cours de sa formation, une licence professionnelle dans la conception de produits sportifs, Alexandre Lucas, jeune Rennais, se lance le défi de créer une marque française de chaussettes à base de matières recyclées.
En s’appuyant sur des filières du recyclage du coton (en Espagne) et du nylon (en Israël), depuis lesquelles du fil recyclé est acheminé en France pour la fabrication, il lance la marque « Estampille » en octobre 2019. Après une campagne de crowdfunding, il livre ses premières paires en février 2020.
« Nous diminuons de 80 % la quantité d’eau nécessaire »
Pour sa fabrication, une paire de chaussettes Estampille nécessite moins de cinq litres d’eau. « On casse la fibre coton, et comme c’est une matière naturelle assez fragile, on rajoute du polyester recyclé pour qu’elle soit plus résistante. Le coton provient de chutes de patron ou d’anciens vêtements qui sont ensuite broyées dans une usine en Espagne », explique Alexandre Lucas. Le fil est ensuite envoyé en France, à côté de Limoges où les chaussettes sont tricotées.
« Des clientes nous ont demandé une solution par rapport aux collants qui filent rapidement et qui utilisent du nylon fabriqué à base pétrole », explique Alexandre Lucas. Il a lancé cette offre en novembre 2020 grâce à un partenariat avec une entreprise située près de Montpellier qui met au point une fibre à base de nylon recyclé. « Nous diminuons de 80 % la quantité d’eau nécessaire pour la production de nos collants, assure le jeune chef d’entreprise. Notre procédé utilise moins d’eau car on recycle la matière existante donc on n’a pas besoin de chercher le pétrole et de le transformer en plastique. On casse celui dont on dispose déjà en petits granulés qu’on refond pour faire un fil. »
Le nylon recyclé est transformé en fil en Israël puis guipé, c’est-à-dire entouré de fil d’élasthanne pour être plus résistant, en Normandie. « Les collants sont tricotés à Montpellier par des machines, selon une technique qui permet d’assurer une homogénéité de mailles garante d’une bonne résistance », précise Alexandre Lucas. S’il n’est pas « infilable », il promet qu’il est bien plus robuste qu’un collant de grande distribution.
Le recours à la main-d’œuvre française a un coût qui se retrouve sur le prix du produit : 15 euros pour une paire de chaussette, 20 à 22 euros pour les collants, selon leur opacité. Alexandre Lucas pense déjà à de nouvelles gammes de chaussettes : en laine recyclée et « en matière naturelle respectueuse de l’environnement » pour une gamme spéciale « sport ».