Pourquoi la qualité de l’air va-t-elle être plus souvent qualifiée de mauvaise à partir de janvier ?
POLLUTION A partir de janvier, de nouveaux indices seront utilisés par les observatoires de la qualité de l’air, prenant en compte de nouveaux seuils et un nouveau polluant
- A partir de janvier, de nouveaux indices de la qualité seront utilisés.
- Il y aura désormais six indices contre dix auparavant, et les seuils de concentration seront abaissés pour être une « information plus juste sur l’air que nous respirons », indique Atmo Occitanie.
- Si les indices changent, les seuils de déclenchement pour l’information des populations restent toutefois les mêmes, la qualité sera donc « plus mauvaise » mais il n’y aura pas plus de pics de pollution.
La qualité de l’air ne sera plus jamais « très bonne », par contre, lorsque la pollution est très importante, l’indice pourra désormais être « extrêmement mauvais ». Depuis plusieurs années, les Français sont habitués à ces indicateurs qui donnent des informations sur les prévisions de concentration des quatre polluants principaux et les attitudes à adopter en cas de pic de pollution.
Tous les jours, il est ainsi possible de savoir quelles seront les concentrations en dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone et en particules en suspension PM10, issues notamment la circulation routière ou de la combustion des chauffages grâce aux prévisions d'Atmo Occitanie, l’observatoire régional de la qualité de l’air.
De dix à six niveaux d’indice
A partir du 1er janvier, ces indices vont connaître une petite révolution afin de pouvoir être comparé au niveau européen. Il n’y aura plus dix niveaux allant de très bon à très mauvais, mais six allants de bon à extrêmement mauvais, différencié par six couleurs et non plus trois. Le vert reste la couleur du « tout va bien » alors que le violet revêt celui du : « attention, c’est vraiment pas terrible pour vos poumons ».
Nouveau polluant, nouveaux seuils
Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé sont aussi prises en compte puisque les particules en suspension PM 2,5 sont désormais prises en compte. Il suffit que le seuil de ces particules dépasse une moyenne journalière de 25 μg/m3 pour que l’indice de la qualité de l’air soit qualifié de mauvais.
En 2019, 255 jours avaient été qualifiés de bons à Toulouse. Avec ces nouveaux indices, 231 jours de la même année auraient été qualifiés de moyens, 11 % des journées auraient eu une qualité de l’air mauvaise, contre 2 % comptabilisés en 2019.
« Il y a aussi un abaissement des indices. A partir d’une concentration en ozone de 130 µg/m3 l’indice est mauvais alors qu’avant il fallait atteindre une concentration de 180. Ces changements permettent de mieux décrire la qualité de l’air que nous respirons, d’avoir des informations plus justes en termes de connaissance sur la santé », explique Dominique Tilak, la directrice d’Atmo Occitanie, l’observatoire régional de la qualité de l’air.
Pas plus d’épisodes de pollution
Mais si la qualité de l’air peut être qualifiée plus souvent de mauvaise, les épisodes de pollution ne seront pas eux plus nombreux. En effet, les changements d’indice n’entraînent pas de nouveaux arrêtés fixant les seuils de déclenchement d’informations aux populations, aussi paradoxal cela soit-il.
Le polluant PM 2,5 ne rentre pas non plus en ligne de compte. Il faudra attendre de nouveaux arrêtés abaissant les seuils d’alerte pour que les pics de pollution soient en adéquation avec les nouveaux indices. D’autant qu’avec la mise en place des « zones à faible émission », qui limitent l’entrée de certains véhicules dans les grandes métropoles lors d’épisodes importants, cela peut changer la donne.