Toulouse : Et si vous profitiez du confinement pour faire avancer la compostologie, la science du compost exact !
EXPERIENCE Dans le cadre d’une expérience de sciences participatives, les habitants sont appelés à mener une expérience de compostage chez eux, histoire de faire progresser les connaissances scientifiques sur le compost
- De plus en plus de Français compostent désormais leurs épluchures de fruits et légumes.
- Pour faire avance la science sur le compostage, et le meilleur moyen d'avoir un bon compost, des étudiants toulousains ont lancé un appel à volontaires pour réaliser durant un mois une expérience.
- Des sciences participatives que le Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement comptent développer pour rapprocher les habitants des chercheurs.
Vous avez chez vous, une paire de collants, trois récipients, un peu de terre, du marc de café, des pommes de terre, une balance et un peu de patience ? Vous pouvez devenir en peu de temps compostologue, en d’autres termes, expert en compostologie, la science (presque) exact du compost. C’est en tout cas le défi lancé par des étudiants en Master 2 Ecosystèmes et Anthropisation de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse à tous ceux qui se sentent investis. Et pas la peine d’avoir un terrain de 1.000 m2.
Pour faire avancer les connaissances sur le rôle joué par le marc de café dans la décomposition des épluchures, les porteurs de ce projet ont décidé de faire appel aux citoyens dans le cadre des sciences participatives.
« Nous leur proposons de réaliser une expérience avec l’objectif de voir si la présence de l’eau et du marc de café affectent de manière positive la décomposition des épluchures », explique Thibault Leroy, l’un des étudiants dont l’étude est coordonnée par l’Ecolab, le Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (CNRS, INP, UPS).
Durant un mois, les volontaires vont suivre un protocole précis, « simple et assez rapide », et voir progressivement l’évolution de leur compost maison. Une expérimentation d’autant plus propice en période de confinement et qui devra débuter, dernier carat, le 15 novembre. « Il y a autant de théories sur le compost que de personnes qui en font. L’idée, c’est d’avoir une vérification scientifique, cela permet aussi aux citoyens de voir comment fonctionne le monde de la recherche et au monde de la recherche de s’emparer de questions plus citoyennes », assure Arthur Compin, ingénieur de recherche au sein du laboratoire.
Faire participer les citoyens
Et il y a un autre avantage aux sciences participatives. D’habitude, les expériences en laboratoire sont contraintes dans un secteur géographique donné. « Là on couvre une zone géographique plus large, avec des participants de toute la France, ce qui nous permettra aussi de voir par exemple si le compost se décompose plus vite au nord qu’au sud, enchaîne Regis Cereghino, directeur adjoint de l’Ecolab qui veut multiplier à l’avenir ce type de projets. Quand on voit la multiplication des défis sanitaires et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, on se rend compte que les politiques doivent prendre des décisions et font appel à la science, pour que les citoyens l’acceptent, il faut un lien entre eux et la science. »