Guyane : Un projet de centrale EDF fonctionnant au biocarburant a été approuvé
ÉNERGIE La ministre de la Transition écologique avait déclaré mi-octobre qu’il était « hors de question de miser sur le fioul » dans ce projet
La Guyane a donné vendredi dernier son feu vert pour la construction d’une centrale EDF dans une forêt marécageuse de la commune de Matoury. Cette dernière fonctionnera au biocarburant, comme l’avait demandé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Les moteurs de la centrale étaient initialement conçus pour fonctionner au fioul domestique. Ils seront testés avec ce carburant mais seront convertis pour fonctionner au biocarburant « dès la mise en service » de la centrale, selon un communiqué de la préfecture. Le 17 octobre dernier, Barbara Pompili avait annoncé « qu’il était hors de question de miser sur le fioul » pour ce projet.
Une conversion aux biocarburants d’ici deux ans
« Il y a une cohérence totale entre les déclarations de la Ministre et l’évolution que nous engagerons sur le dossier », a assuré Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF. L’arrêté préfectoral demande à l’entreprise de fournir d’ici deux ans « une étude technico-économique de faisabilité » qui définira les « modalités de mise en œuvre » de la conversion des moteurs au fioul en moteurs à « biocombustible ».
Les biocombustibles ne devront pas provenir de matières premières « présentant un risque élevé » de changement dans « l’affectation des sols ». Cela exclut donc l’huile de palme et le soja. L’arrêté préfectoral guyanais interdit pour sa part un approvisionnement en huile de palme mais ne mentionne pas le soja.
Un projet controversé
La centrale au fioul du Larivot est une réplique de la centrale EDF de Lucciana (Haute-Corse), classée « Seveso seuil bas ». Le projet avait reçu un avis défavorable de la commission d’enquête publique en juillet 2020. Décidé il y a plusieurs années, le projet de centrale thermique avait été validé par l’ancien ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot.
Le Larivot doit remplacer l’actuelle centrale thermique « extrêmement vétuste et obsolète », selon la préfecture de Guyane. Mise en service en 1982 par EDF, à Rémire-Montjoly, la centrale est maintenue sous dérogations successives jusqu’à 2023 malgré des fortes émissions polluantes.