Lyon : Des capteurs prêtés aux citoyens pour explorer librement la qualité de l’air
POLLUTION Le réseau Amto, chargé de surveiller la qualité de l’air, lance une expérience inédite le 21 septembre
- Atmo, réseau chargé de surveiller la qualité de l’air, va prêter des capteurs aux habitants de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand.
- A compter du 21 septembre, ils pourront mesurer librement la qualité de l’air.
- L’objectif : mieux comprendre les différentes sources de pollution aux particules fines.
L’air du centre-ville de Lyon est-il aussi irrespirable que l’on pense ? Est-on à l’abri des particules fines à l’intérieur de sa voiture lorsque l’on roule les vitres fermées ou avec la climatisation activée ? Que risquent nos poumons dès qu’on allume des bougies à l’intérieur de chez soi ? Autant de tests que pourront réaliser les habitants de la métropole lyonnaise. Mais aussi de Grenoble et de Clermont-Ferrand.
Atmo, réseau chargé de surveiller la qualité de l’air Auvergne-Rhône-Alpes lancera le 21 septembre Captothèque, un service de prêts de capteurs pour permettre de mesurer librement la qualité de l’air. Quinze personnes seront sélectionnées chaque mois et pendant 10 mois pour participer à l’expérience. Elles devront pour cela charger l’application du même nom sur leurs téléphones (à l’exception des Iphone) et disposeront chacun d’une période de 15 jours pour réaliser « des mesures libres » et relever des « challenges ».
Bougies, pot d’échappement et cigarette électronique
Elles auront également la tâche d’accomplir certaines « missions », parmi lesquelles : enregistrer des mesures lors de son trajet domicile-travail, mesurer la qualité de l’air au bureau ou les émanations des gaz d’échappement, comparer les relevés chez soi avant et après l’aération du domicile… 20 Minutes s’est prêté en avant-première à l’exercice. Et les résultats sont parfois surprenants.
Vous réaliserez rapidement, par exemple, que les vapeurs de cigarettes électroniques affolent le capteur en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Les courbes traduisant les différentes émissions de particules fines se teintent de rouge et tutoient des sommets en quelques dixièmes de seconde. Jusqu’à 5.537 µg/m3. Soit 80 fois plus que les émissions de particules fines enregistrées lors d’une marche aux abords de la gare de la Part-Dieu, alors que l’on imagine (à tort) respirer à plein poumon les odeurs de gaz d’échappement.
Gare aux bougies parfumées, dont les fumées odorantes s’avèrent bien plus nuisibles que les émanations de gaz d’échappement d’une citadine classée en vignette Crit’Air 2. De fil en aiguille, nous allons de découvertes en découvertes, comprenant que le danger n’est pas toujours là où on le pressent. Et c’est là tout l’objectif de l’expérience. « Il y a souvent une méconnaissance des sources et des phénomènes à l’origine des épisodes de pollution », explique Claire Labartette, correspondante territoriale d’Atmo.
Impliquer les citoyens pour modifier son comportement
« On a vu ces derniers temps, au travers d’une enquête que nous avons menée, qu’il y avait une volonté de changer les comportements. C’est très fort chez les jeunes gens, poursuit-elle. Une fois l’exploration achevée, on pense que l’implication des citoyens sera plus forte ».
« Une personne qui participera au test va forcément susciter la curiosité. Elle va en parler autour d’elle. Cela va engendrer des échanges », ajoute Andrew Frei en charge de la conception de Captothèque. Les utilisateurs, qui peuvent s’inscrire sur le site captothèque.fr, seront amenés à échanger et à comparer leurs expériences à la fin de chaque session. « L’idée est que cela accélère la prise de conscience de chacun et que cela permette ensuite de modifier son comportement en faisant plus attention (aux différences sources) de pollution », conclut Andrew Frei.