Cinq conseils pour bien s’occuper de son bonsaï, « une sorte d’animal de compagnie »
MAIN VERTE Olivier Barreau, invité d'honneur du salon national du bonsaï qui se déroule ce week-end au parc de Maulévrier (Maine-et-Loire), délivre quelques conseils
- L'art du bonsaï consiste à cultiver un arbre dans un pot et lui donner une forme esthétique.
- Plusieurs conseils sont à retenir avant de se lancer dans cette activité qui demande observation et patience.
Alors que le confinement a accentué l’envie de nature de certains, pourquoi ne pas craquer pour un bonsaï ? Ce week-end, au parc oriental de Maulévrier (Maine-et-Loire), plusieurs centaines d’amateurs sont attendus au salon national du bonsaï, l’une des plus grandes expos en la matière, avec Olivier Barreau comme invité d’honneur.
Ce passionné de 40 ans, qui a créé l' Artisan Bonsaï près de Toulouse et possède plus de 200 arbres, a livré ses conseils à 20 Minutes. « On ne le pose pas sur un meuble et on l’oublie. C’est comme une sorte d’animal de compagnie ! », assure-t-il.
Connaître son histoire…
« Le mot bonsaï signifie « arbre en pot », c’est la traduction ! Au départ, c’est un art qui vient de Chine : l’objectif était de recréer tout un paysage à contempler depuis chez soi. Les Japonais ont ensuite fait évoluer la pratique, telle que nous la connaissons aujourd’hui. »
Souvent méconnu, le bonsaï n’est donc pas une essence mais bien une façon de cultiver l’arbre, en lui donnant une forme esthétique grâce à un entretien minutieux notamment la taille de son feuillage. « On recherche une image de vieillesse, de vécu, notamment en abaissant les branches ou grâce à une cime arrondie, explique Olivier Barreau. C’est ce qui va créer cette émotion si particulière. »
… et son fonctionnement
A première vue, un arbre n’est pas vraiment fait pour rester dans un pot. Comment arrive-t-il à survivre ? « Grâce à sa capacité de s’adapter à son milieu, répond Olivier Barreau. Petit à petit, il va émettre une quantité de pousses plus petites et plus nombreuses. Pour les racines, c’est pareil : le sol est un peu plus compact, les racines colonisent tout le pot, et vont se diviser au lieu de pousser fortement. L’arbre s’assagit en quelque sorte. Il est capable de vivre ainsi très longtemps, peut-être plus que dans la nature. Au Japon, on se les transmet de génération en génération. Certains ont atteint plusieurs centaines d’années. »
Prendre son temps
Maintenant que vous avez fait connaissance, le maître mot est de prendre son temps. On ne sort pas tout de suite ses petits ciseaux pour lui faire une coupe au carré. « En premier, on le rempote avec une terre drainante. On l’arrose régulièrement et on le laisse s’acclimater pendant quelques mois. Quand il a bien poussé, qu’il est vert et fort, c’est qu’il est prêt. Entre deux tailles, il faut veiller à attendre qu’il reprenne de la vigueur ! » Entretenir un arbre nain demande donc de la patience. « Ça permet de déconnecter de la vie actuelle, où tout doit être fini avant même d’avoir commencé. C’est ce que j’aime avec les arbres, ils nous font un peu ralentir et prendre le temps. »
Ne pas le laisser dans son coin
Le risque, à force d’attendre, c’est bien de l’oublier. Une mauvaise idée pour Olivier Barreau qui recommande d’ailleurs de placer le bonsaï en extérieur dès que la météo le permet. Car il ne faut pas oublier que le bonsaï est un être vivant, et non un objet de déco. Une phrase à se rappeler quand on va passer à la taille (ou à la ligature des branches pour les plus aventureux) « Pour tailler, il faut bien observer le mouvement de l’arbre. On peut équilibrer ou au contraire déséquilibrer mais l’essentiel est de respecter la structure initiale. Ce sont les arbres qui doivent vous guider. Mais il est aussi conseillé de ne pas rester seul si l’on ne sait pas comment s’y prendre. Il y a des clubs qui permettent de progresser. »
Y aller au coup de cœur
Pour ceux qui voudraient se lancer, y a-t-il des conseils pour bien choisir son arbre ? « Avant tout au coup de cœur, car un arbre qui vous plaît vous donnera envie de vous en occuper ». Deux essences sont cependant appropriées pour les novices, estime Olivier Barreau : le ficus et l’orme de Chine.
« Ils sont costauds, vigoureux et résistent aux erreurs que l’on fait quand on est débutant. Je ne recommande pas les conifères, car quand ils montrent un signe, cela signifie que ça fait au moins six mois que ça ne va pas. Ce sont des arbres plus difficiles à comprendre ».