Déconfinement à Saint-Malo : Le grand aquarium rouvre, les poissons vont-ils flipper de voir le monde revenir ?
ANIMAUX Le premier site touristique privé de Bretagne a eu le feu vert pour rouvrir à partir de mercredi
- L’aquarium de Saint-Malo a eu l’autorisation d’ouvrir à partir de mercredi.
- D’importantes mesures ont été prises notamment une jauge limite et un sens de circulation unique.
- Les animaux qui ont vécu au calme pendant deux mois vont-ils mal le vivre ? Les équipes pensent que non, les spécimens étant habitués à la captivité.
Voilà plus de deux mois qu’ils sont tranquilles. Confinés dans leurs grands bacs d’eau, les 10.000 poissons, crustacés et mammifères du Grand Aquarium de Saint-Malo vont voir les visiteurs revenir à partir de mercredi. Fermé depuis le début du confinement, le premier site touristique privé de Bretagne a eu le feu vert de la préfecture d’Ille-et-Vilaine pour rouvrir ce mercredi. L’équipement a dû s’adapter à la crise sanitaire et limitera sa jauge pour éviter la propagation du coronavirus chez les visiteurs et le personnel. Mais qu’en est-il des occupants des lieux ? Vont-ils flipper de voir le calme des lieux être rompu ? A priori, non. Explications.
Les raies, requins, tortues, homards et mérous géants vont avoir de la compagnie. A 10 h ce mercredi, les animaux du Grand Aquarium de Saint-Malo vont revoir d’autres visages que ceux des quelques soigneurs et techniciens qui les nourrissaient pendant le confinement. « Cela fait plusieurs semaines que nous sommes en réflexion pour anticiper la réouverture. La décision n’est pas tombée du jour au lendemain », assure Philippe Vigneau, le directeur de l’équipement. Si l’ouverture du site est autorisée, son fonctionnement sera bien évidemment chamboulé par l’épidémie. Une jauge maximale sera imposée afin de garantir la distanciation physique et un sens unique de visite a été établi pour limiter les croisements. « Nous accueillerons quatre fois moins de visiteurs que lors d’une grosse journée du mois d’août », calcule le directeur. Un système de réservation en ligne par créneau horaire sera bientôt disponible afin de gérer au mieux le flux.
« Ils ne seront pas chamboulés »
Sevré de visiteurs, le Grand Aquarium a continué à vivre depuis la fermeture. Et les charges fixes d’entretien des bassins, de nourriture pour les animaux et les frais de personnel ont continué à tomber. « La situation financière s’est précarisée ». Y avait-il urgence à rouvrir ? « Dès que la possibilité se présentait, il fallait la saisir. Nous avons travaillé pour être prêts ». Et les 10.000 animaux qui vivent sur place, sont-ils prêts ? « C’est une situation qu’ils connaissent puisque nous fermons plusieurs semaines chaque année (deux semaines en novembre et trois semaines en janvier). Ils sont habitués à voir les gens déambuler devant les vitres. Ils ne seront pas chamboulés, d’autant que nous aurons moins de monde », promet Philippe Vigneau.
Spécialiste de l’aquariophilie, Julie Williart partage ce constat. « Ils ont l’habitude de voir du monde. Ils n’ont pas oublié, même s’ils étaient tranquilles pendant deux mois. Je pense que ça ne va pas les paniquer », pronostique la secrétaire de la Fédération d’aquariophilie. « Les animaux qui vivent en captivité, ils sont habitués à voir les humains passer. Mais il est difficile de savoir si ce retour va leur causer du stress », estime un scientifique du département.
Pendant le confinement, les soigneurs de l’Aquarium de Saint-Malo ont pu observer des comportements différents dans les bassins. A l’image de ce qu’il se passait « dehors », les animaux ont été moins craintifs, s’aventurant au plus près des imposantes vitres. Un printemps au calme, avant le retour des humains.
A Océanopolis, le plus grand aquarium breton installé à Brest, les scientifiques n’ont « pas mesuré de changement dans le comportement des animaux », selon le directeur Stéphane Maby. Lui n’a pas encore déposé son dossier à la préfecture du Finistère mais devrait le faire cette semaine. « On se prépare pour ouvrir mi-juin », prévient-il. Sur l’ensemble de la période, son établissement aura perdu 2,8 millions d’euros selon les estimations.