Biarritz : La mousse apparue sur la plage après la tempête Amélie contient des molécules de détergents, selon une association
ENVIRONNEMENT La Sepanso, association de protection de l’environnement, a fait analyser de la mousse récupérée sur la plage de Biarritz après la tempête Amélie et elle contient des molécules de détergents
- En novembre, de la mousse blanche était apparue sur la grande plage de Biarritz après la tempête Amélie.
- L’association Sepanso l’a fait analyser et a rendu les résultats publics ce vendredi.
- Elle contient des molécules de détergents pétrochimiques.
Que contient la mousse qui s’était accumulée sur la grande plage de Biarritz après la tempête Amélie ? L'association de défense de l'environnement Sepanso a rendu publics vendredi les résultats des analyses de cette mousse prélevée début novembre, montrant qu’elle est issue de molécules de détergents pétrochimiques.
« Ces prélèvements sont symboliques. Cela montre la concentration en polluants chimiques dans les eaux littorales », a indiqué un responsable local de la Sepanso (Société pour l’étude et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest), Michel Botella.
Maintes fois réclamées aux autorités en raison de mousses apparaissant sur le littoral de plus en plus fréquemment en cas de fortes houles, ces analyses ont révélé la présence à très fortes doses de trois molécules (cationiques, anioniques, non ioniques) qui se retrouvent dans les gels douche, la lessive pour le linge et les produits pour lave-vaisselle. « On ne devrait pas dépasser le microgramme par litre et nous atteignons les milligrammes, c’est-à-dire mille fois plus », dit-il.
En août dernier, la Sepanso et l’association France Nature Environnement (FNE) avaient lancé un cri d’alarme contre ce « cocktail chimique qui ravage le Golfe de Gascogne ». Elles avaient demandé l’interdiction des détergents pétrochimiques aux dirigeants du G7 présents à Biarritz, sur la base d’analyses similaires réalisées en février à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).
Des perturbateurs endocriniens
Les molécules de ces détergents « passent le traitement des eaux usées, se retrouvent dans le milieu fluvial et océanique », a expliqué Michel Botella, précisant que ces détergents étaient des perturbateurs endocriniens.
Pour les eaux de baignade, l’association demande depuis 1998 que les autorités « tiennent compte de ce cocktail chimique (résidus médicamenteux, pesticides, détergents pétrochimiques, etc.) », a-t-il ajouté, s’inquiétant que « la mer ne sente plus l’océan ».
« La concentration de ces molécules devient de plus en plus importante au fil des ans », selon ce responsable, qui a une formation en pétrochimie.
Cette mousse, issue des détergents, se différencie de celle issue des éléments naturels qui se forment régulièrement sur le littoral, selon l’association.