Nantes: Au fait, que deviennent les feuilles mortes ?
MARRONNIER Quelque 400 tonnes de feuilles mortes sont ramassées en moyenne chaque automne dans l’agglomération nantaise
- Jusqu’à mi-décembre, une vingtaine d’agents sont mobilisés pour la collecte des feuilles mortes.
- Elles sont ensuite envoyées dans la région d’Orléans, où une entreprise s’occupe de les revaloriser.
Dans deux semaines, ce sont les vacances d'hiver mais c’est aussi, dans leur jargon, la fin de la « saison feuille ». Depuis près de deux mois, une vingtaine d’agents équipés de souffleurs et d’un gros camion sont à pied d’œuvre dans les rues de l’agglo nantaise. Tous les matins, entre 7h et 12h, ils désagrègent ces tapis de feuilles mortes qui obstruent trottoirs, caniveaux ou chaussée.
« Ces feuilles sont très accidentogènes pour les piétons et les cyclistes, avance Sébastien Derbanne, responsable propreté urbaine et logistique mutualisée à Nantes métropole. Quand elles se mouillent et se décomposent, elles créent une couche très glissante. Elles dégradent aussi le cadre de vie. Et parfois, cela pose des problèmes pour l’évacuation des eaux… »
Quelque 400 tonnes de feuilles par an
Mais les feuilles n’ont pas que des inconvénients, et ceux qui ont un jardin le savent : il est possible de les revaloriser. Ramasser cette matière organique est donc la priorité du moment pour le service de propreté urbaine, qui fait même appel à des saisonniers en renfort. Par équipe de six, les agents arpentent les grands axes (ils repassent trois ou quatre fois) pour former des tas, que va ensuite engloutir un aspirateur géant, une trompe reliée à un compacteur de 11 m3. Cette année encore, quelque 400 tonnes de feuilles (surtout des platanes) seront collectées puis récupérées par l’entreprise Collecti'sable, située près d’Orléans.
Car ces déchets verts ne sont pas comme les tontes de pelouse ou branchages, faciles à broyer ou à composter. « En plus des feuilles et parfois des fruits, nous aspirons aussi des petits cailloux, du sable, des déchets comme des mégots ou encore des hydrocarbures…, détaille Sébastien Derbanne. Environ 97 % de la matière est revalorisée. Mais il faut un process très spécifique pour réussir à séparer tous ces éléments. »
« Terre de remblai végétalisée »
Plusieurs étapes de traitement sont en effet nécessaires pour obtenir une « terre de remblai végétalisée ». L’entreprise Collecti’sable la vend à des entreprises d’aménagement paysager, pour la réalisation de talus ou de ronds-points dans la région orléanaise. « Il ne s’agit pas de terreau à proprement parler car ces feuilles sont issues de balayures, rappelle Raphaelle Bourgeais, la gérante de la société. Avec le gravier récupéré toute l’année, et c’est l’essentiel de notre activité, nous produisons aussi du sable de remblai technique, qui sert à divers travaux publics. »
Sur Nantes métropole, 5.660 tonnes en moyenne de balayures au total sont récoltées chaque année. A terme, et pour pousser à fond le concept d’économie circulaire, Collecti’sable et la métropole aimeraient que la collectivité puisse réutiliser la matière revalorisée sur son propre territoire.