Hérault : Ecolos et bio, découvrez les routes du futur testées dans le département
INNOVATION Une route permet de chauffer des bâtiments, une autre ne s'éclaire que quand une voiture approche et une dernière est composée d'un revêtement végétal
Dans l'Hérault, on imagine les routes du futur. Trois projets écologiques innovants ont été mis en œuvre dernièrement dans le département.
Le premier, inauguré le 10 octobre dernier à Montady, une commune près de Béziers, permettrait de réduire de plus de 50 % la consommation électrique. Cette route départementale ne s’éclaire… que lorsqu’un un camion, une voiture, un deux-roues ou un piéton approchent, évitant aux réverbères de fonctionner pour rien. L’axe est bordé de LED, dotées de détecteurs automatiques de mouvement ultra-sensibles.
« Les phares reflètent sur les brisures de miroir »
Cette route d’un nouveau genre, créée par le groupe Eiffage, dont le fonctionnement va être observé de près pendant trois ans, est également construite avec un revêtement spécifique, un mélange de granulats spéciaux et des morceaux de miroir brisés, qui optimise la luminosité de la route, tout en diminuant l’éblouissement. « La nuit, cela donne une impression d’éclairage, alors qu’il s’agit en réalité des phares, qui reflètent sur les brisures de miroir », indique Philippe Vidal (PS), maire de Cazouls-lès-Béziers et vice-président du département en charge de l’aménagement du territoire.
De Guzargues à Saint-Mathieu-de-Tréviers, sur 2,5 km, au nord de Montpellier, la D26 est aussi dotée d’un revêtement un peu particulier. Il est… bio. Ou presque. « Il s’agit de recycler et régénérer les matériaux de la chaussée initiale sur place et de remplacer le bitume des enrobés par une solution écologique à base d’émulsions de poix, un liant d’origine végétale issu de la sylviculture », indique Eiffage, qui a aussi créé le procédé.
Récupérer la chaleur de la chaussée pour chauffer le bâtiment
A Olonzac, le département mise aussi sur un dispositif écolo, imaginé par l’entreprise Eurovia, inauguré le 3 octobre. Dans un parking, la chaleur emmagasinée par la chaussée, qui peut grimper jusqu’à 60 degrés l’été, va permettre de chauffer le bâtiment, ou de produire de l’eau chaude. L’énergie est ainsi stockée dans le sous-sol, dans de profonds puits géothermiques. « Et l’hiver, la chaleur est restituée dans les locaux, à travers un système de pompe », explique Philippe Vidal. Cette petite bombe technologique permettrait d’économiser six tonnes d’émissions de CO2 par an.
Ces trois innovations écologiques pourraient être étendues dans d’autres communes, si les tests s’avèrent concluants, indique le département de l’Hérault.