Allemagne : La taxe sur les vols court-courriers va augmenter de 74 % pour lutter contre le réchauffement climatique
MESURES DRASTIQUES Cela permettra de compenser la baisse de la TVA sur les billets de train de grandes lignes, qui passera en janvier 2020 de 19 % à 7 %
Le gouvernement allemand veut augmenter de 74 % les taxes sur ses vols court-courriers pour mieux lutter contre le réchauffement climatique. Le projet de loi, qui prévoit aussi une hausse de 41 % pour les vols de plus de 2.500 km, doit être approuvé ce mercredi par le Conseil des ministres.
Si le texte passe, dès avril 2020, l’Etat prélèvera 13,03 euros par billet pour un vol court, contre seulement 7,50 euros actuellement. Pour les vols entre 2.500 km et 6.000 km, la taxe sera de 33,01 (contre 23,43 euros) et pour les vols long-courriers, elle passera de 42,18 euros à 59,43.
Des mesures climatiques contraignantes
Au total, ces taxes devraient rapporter 740 millions d’euros supplémentaires par an. Une rentrée d’argent qui devrait largement compenser l’effet de la baisse de la TVA sur les billets de train. En effet, dès janvier 2020 la taxe sur les billets de grandes lignes va passer de 19 % à 7 %, soit le même taux que pour les voyages courts.
« Nous ne pouvons pas laisser l’Allemagne rater à nouveau ses objectifs environnementaux », a expliqué la ministre de l’Environnement, Svenja Schulze. La future Loi climat « rend les objectifs climatiques allemands légalement contraignants pour la première fois. » Le pays ne parviendra pas à l’objectif de 40 % de réduction des émissions de CO2 par rapport à 1990 d’ici 2020.
Un projet « peu ambitieux »
L’Allemagne vise une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en dix ans, toujours par rapport au niveau de 1990, ainsi qu’une part de 65 % de renouvelable dans sa production d’électricité. Pour y parvenir, un système d’échanges de quotas d’émissions va être instauré, notamment pour le transport et le BTP.
Le projet a été présenté en septembre après plusieurs semaines de négociation entre les conservateurs de la CDU/CSU d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates (SPD). Il est jugé peu ambitieux par l’opposition écologiste et plusieurs ONG environnementales.