L214 publie de nouvelles images chocs, cette fois-ci sur le calvaire des veaux laitiers
MALTRAITANCE ANIMALE La vidéo de deux minutes, tournée par un lanceur d’alerte, a dans le collimateur un centre de tri de veaux laitiers et des élevages d’engraissement du Finistère
L’association de défense du bien-être animal L214 publie ce mardi une nouvelle enquête vidéo sur les dessous des élevages intensifs comme elle le fait régulièrement depuis sa création. Dans le collimateur cette fois-ci, un centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Elevage, filiale de Laïta appartenant elle-même au groupe Even (Paysan Breton, Mamie Nova, Régilait, etc.) ainsi que trois élevages d’engraissement du Finistère en contrat avec l’entreprise.
Des veaux laitiers ? « Pour que les vaches produisent du lait, il faut faire naître des veaux, rappelle L214 dans un communiqué. Les femelles seront généralement gardées pour renouveler le cheptel de vaches laitières, tandis que les mâles sont engraissés pour l’abattoir. »
Coups de poing et de pied
Les images n’ont pu être tournées que grâce au concours d’un lanceur d’alerte ayant travaillé comme acheteur de veaux pour cette filière. Dans cette vidéo de deux minutes, on y voit des veaux âgés de deux semaines, tout juste séparés de leur mère et attendant d’être envoyés dans des élevages intensifs pour y être engraissés. Les images montrent que des veaux sont fréquemment malmenés à coups de pied et de poing.
« Ceux qui sont indésirables [car malades ou n’ayant pas un bon potentiel de gain de poids] sont tués par un vétérinaire, qui leur injecte un poison mortel au niveau de la jugulaire, décrit L214. Certains veaux ne succombent pas directement après la première injection du produit. Ils sont à nouveau piqués avant de s’écrouler. »
« Des conditions déplorables » dans les centres d’engraissement
L214 dénonce tout autant l’étape d’après, lorsque les veaux sont transportés dans des élevages spécialisés dans l’engraissement. « Dans des bâtiments sombres sans accès à l’extérieur, pointe l’association. Pendant plusieurs semaines, ils peuvent être enfermés dans de petites cases individuelles sur un sol nu sans litière. Ils sont ensuite parqués en groupe jusqu’à leur départ pour l’abattoir, à l’âge de cinq ou six mois. Ils sont nourris avec du lait en poudre reconstitué. Leur alimentation est carencée en fer pour que leur chair garde une teinte pâle pour répondre aux attentes des consommateurs. »
L214 déplore aussi l’état sanitaire de ces élevages spécialisés dans l’engraissement ou encore l’utilisation intensive de médicaments sur ces veaux. En France, l’association évalue à plus d’un million le nombre de jeunes veaux, nés de vaches laitières, séparés chaque année de leurs mères dès la naissance pour être engraissé, dans l’immense majorité, dans des élevages industriels dans des conditions similaires.
L214 demande « un moratoire immédiat sur l’élevage intensif et l’interdiction de nouvelles constructions destinées à élever des animaux sans accès au plein air ». Elle demande en parallèle « un plan concret de sortie de l’élevage intensif, avec accompagnement des personnes qui en dépendent aujourd’hui vers des productions alternatives ».