Naufrage du Grande America: Si la pollution arrive sur les côtes «elle devrait être très dispersée et limitée»
ENVIRONNEMENT Le préfet maritime de l’Atlantique a expliqué ce mardi que les résidus de fioul lourd ne pouvaient plus être traités par les navires antipollution
- Le préfet maritime de l’Atlantique a annoncé ce mardi que les opérations de dépollution menées par les navires spécialisés étaient terminées.
- Toute pollution des côtes n’est pas pour autant écartée, mais elle serait limitée si elle se produisait.
- La surveillance de la zone continue et il a été demandé à l’armateur, qui a dépêché un robot pour inspecter l’épave, de proposer un plan de prise en charge à long terme concernant l’impact environnemental.
Le risque d’une pollution significative s’éloigne de plus en plus, même s’il faut rester prudent. C’est en substance ce qui ressort de l’intervention, ce mardi, de Jean-Louis Lozier, préfet maritime de l’Atlantique, qui a fait un point trois semaines après le naufrage du Grande America, au large de la Rochelle.
Des navires antipollution y ont été déployés pour tenter de pomper une partie des 2.200 tonnes de fioul lourd qui s’échappent du réservoir du navire, échoué à 4.600 mètres de fond.
Le représentant de l’Etat a annoncé qu’une étape avait été franchie dans la gestion d’urgence de cette pollution, sans que tous les risques pour les côtes soient écartés. Seuls six containers à la dérive ont été récupérés et on sait que 45 des 365 conteneurs abritaient des matières dangereuses, puisque la liste de la cargaison du navire italien a été dévoilée.
« A ce jour, nous avons pu récupérer en mer plusieurs dizaines de tonnes de fioul
lourd sous forme solide, et plusieurs centaines de tonnes d’eau polluée par des
hydrocarbures, a précisé le préfet maritime. Ces polluants sont débarqués dans le port de la Rochelle pour être traités par une entreprise spécialisée sous contrat avec l’armateur ».
Les navires antipollution ne détectent plus de nappes
Alors que les conditions météorologiques sont bonnes, aucun des moyens mis en œuvre (observations satellitaires, vols de surveillance et drones) n’a permis de repérer une pollution significative. « Le fait que nous ne localisions plus ces petites zones de pollution sur le front avant depuis plusieurs jours ne signifie pas pour autant qu’elles aient entièrement disparu, nuance Jean-Louis Lozier. Ce qu’il reste de ces zones de pollution initiales n’est en tout cas plus détecté en surface par les vols de surveillance. Elles ne peuvent donc plus être traitées par les navires de lutte antipollution. » Et à la verticale de l’épave du porte-conteneurs italien seule « une irisation de surface de faible intensité persiste, toujours visible. »
Deux enquêtes parallèles
Toute menace de pollution sur les côtes n'est pas pour autant écartée, avertit le préfet : « un jour ou l’autre, des boulettes de fuel résiduelles issues du Grande America sont susceptibles d’arriver sur nos côtes. Mais cette pollution devrait être très dispersée et limitée. » Des déclarations qui confirment que le scénario d’une marée noire n’est pas envisagé.
L’armateur a affrété l’« Island Pride », un navire spécialisé en travaux sous-marins et doté d’un ROV (robot sous-marin téléguidé) pour inspecter l’épave. La préfecture maritime lui a demandé « de proposer un plan d’actions pour tenter de traiter sur le long terme l’impact environnemental de ce naufrage ».
Une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur de la République
de Brest et, en parallèle, une enquête technique est actuellement menée par le
Bureau Enquête Accident mer Italien en lien avec le Bureau Enquêtes Accident
mer français.