La ville de Grande-Synthe attaque le plan climat « creux et vide » du gouvernement
ENVIRONNEMENT Le maire de Grande-Synthe et son avocate Corinne Lepage déposent un recours devant le Conseil d’Etat contre le plan climat de François de Rugy
- Le maire de Grande-Synthe dépose un nouveau recours contre l’Etat.
- C’est le Plan d’adaptation au changement climatique qui est visé cette fois.
- L’avocate de la ville, Corinne Lepage, estime le plan « creux et vide ».
Damien Carême, maire de Grande-Synthe, dans le Nord, a déposé un nouveau recours contre l’inaction climatique de l’Etat. Avec son avocate, Corinne Lepage, il vise cette fois le second Plan national d’adaptation au changement climatique, présenté le 20 décembre dernier par le ministre de l’Ecologie, François de Rugy.
« Ce nouveau plan ne comporte aucune mesure concrète »
Quand il a présenté le plan pour couvrir la période 2018-2022, le ministre de la Transition écologique a expliqué qu’il était fait pour « préparer la société française au changement climatique ». « Le premier plan était déjà faible et avec peu de moyens. Celui-ci est pareil alors que le changement climatique a déjà commencé. Maintenant, il faut savoir ce que l’on fait pour s’adapter et ce nouveau plan ne comporte aucune mesure concrète », déplore Corinne Lepage, avocate de Grande-Synthe et ancienne ministre de l’Environnement.
Il y a deux semaines, le conseil d’Etat a donc été saisi d’un « recours en excès de pouvoir » visant à annuler un plan « sans aucune mesure chiffrée, sans moyens juridiques ni financiers », a expliqué l’avocate à 20 Minutes. « On ne sait même pas qui va faire quoi », ajoute Corinne Lepage.
« Déshabiller Jean pour habiller Paul »
Pour appuyer son propos, elle prend l’exemple des côtes : « Pour faire face à l’érosion de nos côtes, il faudrait adapter la législation de l’urbanisme par exemple. Et plus globalement, revoir l’ensemble des politiques publiques pour les adapter à cet état de fait que le climat a changé ».
Selon le ministère de la Transition écologique, le plan bénéficiera d’un financement de 3,5 milliards d’euros sur cinq ans. « Ce n’est pas un véritable financement, il s’agit d’argent qui sera pris aux agences de l’eau. Je ne pense pas que déshabiller Jean pour habiller Paul soit une solution », regrette Corinne Lepage.
Le Conseil d’Etat doit maintenant examiner le recours et un délai sera accordé au ministère de François de Rugy pour s’expliquer. « Dans deux mois, ils vont nous dure qu’il est très bien leur plan », ironise l’avocate.