Toulouse: Des déchets corses incinérés à Toulouse ? Pour les élus, c'est non, non et non
ENVIRONNEMENT Le président de la métropole toulousaine vient d’envoyer un courrier au préfet de la Haute-Garonne pour lui signifier son opposition au traitement des déchets corses à Toulouse
- La Corse a des difficultés à traiter l’intégralité des déchets qu’elle produit.
- L’Île de Beauté avait lancé un appel d’offres pour faire traiter une partie de ses déchets sur le continent, dont 20.000 tonnes par l’incinérateur du Mirail à Toulouse.
- Les élus toulousains, tous partis confondus, s’y opposent.
L’idée de devoir traiter au sein de l’incinérateur du Mirail près de 20.000 tonnes de déchets en provenance de la Corse ne passe pas. En début d’année, les élus écologistes sont montés au créneau contre cette solution, rappelant ses conséquences sur le trafic routier et la pollution de l’air.
Ils interpellaient alors le président de Toulouse Métropole pour qu’il prenne position sur cette question. Ils ont été entendus. Jean-Luc Moudenc vient de se fendre d’un courrier adressé au préfet dans lequel il explique « s’opposer à cette éventualité ». Tout comme les élus du Département.
Tout est parti d’un appel d’offres passé l’année dernière par le Syvadec, l’organisme public qui gère les déchets sur l’Île de Beauté.
Face à un excédent de déchets ne pouvant être enfouis sur place, et à défaut d’avoir son propre incinérateur, le syndicat a retenu deux offres pour un traitement sur le continent. L’une, portée par Veolia, retenait donc la possibilité d’incinérer 20.000 tonnes par an au sein de l’incinérateur du Mirail (Setmi) dont l’entreprise à la délégation.
Pas d’autorisation préfectorale
Sa capacité lui permet en effet de brûler plus de tonnes de déchets que n’en produisent les habitants de l’agglomération toulousaine.
« Les déchets doivent être traités à l’endroit où ils sont produits. Je ne suis pas favorable à ce qu’ils fassent des centaines de kilomètres pour l’être. L’Etat est face à un problème, d’autant plus que les déchets incinérés au Mirail ne doivent pas provenir d’un rayon de plus de 100 kilomètres sans autorisation… Ce qu’ils n’ont pas », tacle Marc Péré, le président du syndicat Decoset, qui a confié la gestion de la Setmi à Veolia.
Ce que confirme la préfecture de la Haute-Garonne. « L’arrêté préfectoral d’autorisation de cette installation n’autorise pas l’incinération de déchets en provenance de Corse. La SETMI n’a pas demandé de modification de son arrêté préfectoral, pour que des déchets en provenance de Corse puissent être incinérés sur son site », certifient les services de l’Etat.