Compteurs Linky: Mais c'est quoi le problème ?
Linky Le tribunal administratif de Marseille doit statuer sur la délibération «anti-Linky» votée en février 2018 par le conseil municipal de la commune de Berre-L’Etang…
- Depuis l’annonce de son installation en 2016, le nombre d’opposants au compteur Linky n’a cessé de croître.
- Les « anti-Linky » pointent du doigt de potentiels risques sur la santé, et la récolte de données personnelles.
- Trois communes ont récemment été déboutées par le Conseil d’État dans leur combat contre Linky.
Le compteur Linky fait peur. Depuis l’annonce de son installation dans les foyers français en 2016, le nombre de ses opposants n’a cessé de croître dangereusement. Au point de voir fleurir des arrêtés anti-Linky dans plusieurs communes. Mais pourquoi tant de haine ?
Linky, le nouveau « Big Brother » ?
Halte aux complotistes. Le compteur électrique d'Enedis n’a pas été conçu par le FBI ni par la DGSI pour tenter de percer tous vos secrets. En revanche, si Linky, comme son prédécesseur, enregistre lui aussi la consommation électrique du foyer, nul besoin de venir relever les données. Celles-ci sont transmises en direct, heure par heure, à Enedis, deux fois par jour. De quoi inquiéter les esprits les plus conciliants. Car, oui, Linky recueille vos données…
Enedis assure pourtant que ces dernières sont anonymisées, et qu’elles restent la propriété de leurs clients.
Un objet connecté… cancérogène ?
C’est en tout cas ce que pointent du doigt ses détracteurs. Connecté à internet via le réseau électrique, Linky émet un rayonnement classé cancérogène possible par l’OMS. Inquiétant ? Selon une étude de l’ Agence nationale des fréquences (ANFR), ce dernier serait pourtant inférieur à celui d’un grille-pain, d’un radioréveil ou encore d’un baby phone.
Mais les opposants à Linky contestent cette évaluation. Leur fer de lance ? Le caractère obligatoire de son installation dans les foyers, malgré le risque encouru par les personnes électrosensibles, notamment.
Si, en théorie, il est possible de s’opposer à sa mise en place, en pratique, il semble compliqué de s'en passer. Au risque de devoir terminer son repas à la lueur d’une bougie…
Quel recours pour une vie sans Linky ?
Epinglé par la Cour des comptes en février 2018 pour, entre autres, le coût de son installation et un manque de transparence vis-à-vis des usagers, le compteur communicant d’Enedis essuie, depuis quelques mois, de nombreuses critiques.
Des arrêtés anti-Linky ont ainsi été votés dans plusieurs villes, en conseil municipal, pour empêcher son installation. A l’instar de Berre-L'Etang, dans les Bouches-du-Rhône. « Nous avons voté une première délibération en 2016. A cette époque-là, nous étions les seuls. Puis, d’autres communes ont suivi. Nous avons voté un deuxième arrêté contre l’installation des compteurs Linky, en 2018. Là, ça a coincé », rappelle Mario Martinet, maire de la commune. En début d’année, le préfet des Bouches-du-Rhône a, en effet, décidé d’intervenir, et de saisir le tribunal administratif de Marseille.
Le référé de l’Etat contre la deuxième délibération de Berre-l’Etang a été examiné lundi 20 août. Si les magistrats n’ont pas encore rendu leur décision, et bien que trois communes ont récemment été déboutées par le Conseil d’État dans leur combat contre Linky, Mario Martinet reste confiant : « notre avocate (et ancienne ministre de l’Environnement), Corinne Lepage, a pointé du doigt plusieurs irrégularités, dont le fait que les compteurs Linky restent bel et bien la propriété de la commune. Nous sommes donc habilités à délibérer ».
Réponse à la fin de la semaine.