Guadeloupe: Deux îles de l’archipel coupées du monde à cause des algues sargasses

ENVIRONNEMENT L’amoncellement de ces algues brunes qui dégage du sulfure d’hydrogène occasionne aussi des problèmes de santé pour les habitants…

20 Minutes avec agences
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Les sargasses, ici à Sainte-Anne, ont bloqué La Désirade et l'île de Terre-de-Bas, en Guadeloupe.
Les sargasses, ici à Sainte-Anne, ont bloqué La Désirade et l'île de Terre-de-Bas, en Guadeloupe. — GILLES MOREL/SIPA

Elles sont presque coupées du monde. La Désirade et l’île de Terre-de-Bas, de l’archipel des Saintes (Guadeloupe) sont bloquées à cause de l’arrivée d’immenses radeaux de sargasses, qui s’amoncellent dans leur port respectif, ont indiqué les municipalités des deux îles.

« Depuis la fin de semaine dernière, le bateau qui amène les voyageurs, ainsi que la péniche qui ravitaille l’île et notamment les commerçants ne peuvent pas passer, et s’ils passent, ne peuvent pas repartir », a ainsi détaillé Armancy Robert, 1er adjoint du maire de la Désirade.


Problèmes de santé pour les habitants

Pour les deux petites îles, la conséquence immédiate est une économie à l’arrêt. Mais l’amoncellement des algues brunes qui dégage du sulfure d’hydrogène occasionne aussi des problèmes de santé pour les habitants. « La population se plaint de maux de tête, de nausées et de vomissements. Par ailleurs, tous les appareils électroménagers tombent en panne », s’est désolé Armancy Robert

De plus, sans rotation navale, les personnes de l’Agence régionale de santé (ARS) chargée d’effectuer des prélèvements et des analyses de toxicité ne peuvent se déplacer. Malgré tout, « sur les deux îles des personnes comme les pompiers ou les médecins sont habilitées à faire des prélèvements pour déterminer la toxicité des émanations », rappelle Jean-Michel Jumez, le sous-préfet de Guadeloupe, en charge de la question des sargasses.

Des prévisions inquiétantes

De son côté, le Département, responsable des deux ports, a procédé à des opérations d’enlèvement des sargasses « rendues très ardues par les quantités d’algues échouées », indique un communiqué du conseil départemental. Ces opérations doivent « permettre d’assurer les dessertes maritimes ainsi que la poursuite des activités des marins-pêcheurs ».


Les prévisions d’échouage restent pour autant inquiétantes : l’image satellitaire analysée par la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) « révèle à nouveau la présence de très nombreux radeaux tout autour de l’archipel », selon un communiqué de l’organisme.