Moustique tigre: Non, il n’y a pas d’alerte rouge
FAKE OFF Contrairement à une rumeur répandue sur Internet et reprise par de nombreux médias, il n’existe pas d’alerte rouge au moustique tigre…
- De nombreux journaux avaient relayé l'information selon laquelle 42 départements seraient en alerte rouge au moustique tigre.
- «Nous ne sommes absolument pas dans une situation d’alerte rouge, une terminaison qui d’ailleurs n’existe pas», évoque Christophe Lagneau, directeur en recherche et développement à l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication.
- Le plan national anti-dissémination attribue les différents niveaux aux départements. Il a pour but d’informer les professionnels de santé de la présence du moustique afin de reconnaître les signes d’éventuelles maladies tropicales et effectuer les bons diagnostics.
De très nombreux journaux en ont fait leurs gros titres : 42 départements seraient en alerte rouge au moustique tigre. Sauf que l’information n‘en était pas une.
L’entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée), l’organisme de référence, a publié un démenti cinglant : « Cette expression, utilisée en appui d’un communiqué de la société privée Vigilance Moustiques, alors que le moustique-tigre commence à peine à sortir de son hibernation, dramatise inutilement la situation ».
Sensibiliser les professionnels de santé
Arrivé depuis l’Italie en 2004, Aedes albopictus, colonise la France en progressant inexorablement vers le nord. « Mais nous ne sommes absolument pas dans une situation d’alerte rouge, une terminaison qui d’ailleurs n’existe pas, évoque Christophe Lagneau, directeur en recherche et développement à l’EID. C’est une usurpation d’une carte publiée par le ministère de la santé. Elle détermine la présence du moustique tigre en France. Les départements de niveau un [sur cinq] où il a été identifié de manière irrémédiable, dans un quartier ou une commune, sont coloriés en rouge. »
Les niveaux suivants représentent l’apparition de foyers de maladies tropicales dans les départements, ce qui n’est pas le cas cette année. « Ce qui ne signifie pas que sa présence est généralisée à tout le département, reprend Christophe Lagneau. Il est de toute façon loin de son pic d’activité puisque les œufs éclosent et les larves se développent à peine au début du mois de mai. »
Un seul portail d’informations de référence
Le moustique tigre est potentiellement vecteur de maladies tropicales, telles que la dengue, le chikungunya et zika. Mais il doit pour cela avoir piqué un individu lui-même porteur de la maladie, contractée environ une semaine avant sa venue en métropole. « Le plan national anti-dissémination, qui attribue les différents niveaux aux départements, a pour but d’informer les professionnels de santé de la présence du moustique afin de reconnaître les signes d’éventuelles maladies tropicales et d’effectuer les bons diagnostics, reprend le chercheur. Pas d’inquiéter les gens indûment. »
Pour obtenir des informations fiables, l’EID et l’ARS (Agence régionale de la santé) et le ministère de la Santé notamment préconisent de consulter le portail de signalement du moustique tigre, afin de s’informer ou signaler sa présence.