Cannes: Des drones pour lutter contre les chenilles processionnaires
ENVIRONNEMENT Une expérimentation, supervisée par l’Inra, est menée dans la cité des festivals cette semaine…
- A Cannes, l’Inra mène une expérimentation pour lutter contre les chenilles processionnaires du pin grâce à un traitement biologique diffusé par drone.
- Le dispositif permet un traitement ciblé, suite à l’interdiction des épandages par hélicoptère.
Un premier passage pour identifier les nids. Le second pour les pulvériser. Dans le massif de la Croix-des-Gardes, près de la Croisette, la ville de Cannes et l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) expérimente un nouveau moyen de lutte contre les chenilles processionnaires du pin. Et c’est un drone qui part à la chasse de ces nuisibles.
« Le système permet un traitement plus ciblé que les épandages par hélicoptères désormais interdits », explique Jean-Claude Martin, ingénieur de recherche à l’Inra Paca.
Une bactérie pour un traitement biologique
« Les drones diffusent la bactérie bacillus thuringiensis, un insecticide biologique, sur les cimes des arbres. Il est important que ce soit fait à cette époque, quand les larves en sont encore à leurs premiers stades d’évolution », explique encore le spécialiste.
Ce procédé serait une première en France, selon l’Inra. Vingt hectares seront traités entre ce mardi et vendredi. « Les diffuseurs sont positionnés sous les hélices, le produit est projeté par les turbulences directement sur les épines des pins », décrit Robert Bigel, directeur de la société Agrobio Tech, qui manœuvre le drone.
Un danger à cause de leurs soies urticantes
« En plus de ravager les pins [elles se nourrissent des aiguilles], les chenilles processionnaires représentent un danger pour la santé lorsqu’elles arrivent au sol, pointe Xavier Péraldi, le directeur des espaces verts de la ville de Cannes. Elles ont des soies urticantes. Et peuvent provoquer de graves lésions notamment chez le chien. »
Depuis plusieurs années, l’Inra multiplie les expérimentations pour trouver de nouveaux moyens de lutte contre ces nuisibles, qui gagnent du terrain. En 2016, un procédé utilisant des phéromones lancées par des fusils paintball avait été testé à Nice et dans le parc naturel départemental de la Grande Corniche, à Eze, dans l’Est des Alpes-Maritimes.