Salon de l'agriculture: Le mouton d’Ouessant, une tondeuse à gazon naturelle

ANIMAUX Petit et noir, l'ovin est embauché par les mairies pour entretenir les espaces verts…

Audrey Chauvet
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Un mouton d'Ouessant, au Salon de l'agriculture le 23 février 2015.
Un mouton d'Ouessant, au Salon de l'agriculture le 23 février 2015. — A.Chauvet/20Minutes

Il broute, il broute, il ne fait que ça. Pendant que ses congénères blancs roupillent dans les allées du Salon de l’agriculture, le petit mouton noir d’Ouessant grignote du foin à longueur de journée. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreuses mairies et collectivités l’ont recruté: il remplace avantageusement les tondeuses à gazon. «Il faut trois moutons pour débroussailler 2.500m²», chiffre Gérard Percq, éleveur de moutons d’Ouessant à La Barre en Ouche (Eure).

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Rescapés

Malgré leur récente popularité, les moutons noirs ont bien failli disparaître. Originaires de l’île d’Ouessant (Finistère), ils étaient très nombreux à peupler l’île bretonne aux XVIIIe et XIXe siècles, «jusqu’au jour où un bateau qui transportait des moutons blancs s’est échoué à Ouessant, ce qui a perturbé la lignée génétique», explique Gérard Percq. Croisés avec les rescapés, le mouton noir ne doit sa survie qu’à un homme, Paul Abbé, éleveur passionné qui a entrepris de sauver la race en 1976. Aujourd’hui, les moutons noirs d’Ouessant ont repris du poil de la bête: on compte une centaine d’éleveurs en France et environ 2.000 bêtes mesurant 45cm au garrot en moyenne.

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Adopte un mouton

Ils ne produisent ni lait, ni laine, ni viande, mais les moutons sont prisés par les collectivités ou les particuliers: «Pour débroussailler dans les vergers autour des arbres, c’est très pratique», met en avant l'éleveur normand. «Un mouton pure race coûte 150 euros, évalue Gérard Percq, il faut toujours les prendre par deux, sinon ils stressent tous seuls.» Elevés également en Belgique et aux Pays-Bas, les moutons d’Ouessant sont une race rustique qui supporte bien les aléas climatiques : «Ils vivent quinze à vingt ans et supportent des températures jusqu’à -20°C», note l'éleveur. Pour ceux qui voudraient adopter un mouton, il conseille de se munir aussi d’un grillage pour éviter les évasions et de penser à les tondre une fois par an.